Projet Lower Manhattan, compte rendus, 2007-2014

Films

Équipe LMP
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Cette publication rassemble les compte rendus réalisés par l’équipe de recherche du projet LMP au sujet de films (fiction, documentaire, court-métrage, etc.) traitant des attentats du 11 septembre 2001. Ces compte rendus ont été publiés entre 2007 et 2014 sur le site web du Lower Manhattan Project.

Les compte rendus LMP sont structurés selon un schéma qui permet d’identifier les œuvres selon leur genre, leurs modalités énonciatives, leur paratexte et leurs aspects médiatiques. Ces compte rendus analysent les modalités de la présence du 11-Septembre dans les œuvres et évaluent la pertinence de celles-ci en regard du processus de fictionnalisation et de mythification du 11-Septembre.

Avec les contributions de Simon Breault, Jean-Philippe Gravel, Benjamin Mayo-Martin, Marc-André Noël et Gabriel Tremblay-Gaudette.

Articles de la publication

Marc-André Noël

11’09”01 – September 11

Onze courts métrages par onze cinéastes, offrant des réactions allant du trouble à l’indifférence, de la colère à l’inquiétude. C’est en vain que l’on cherche une perspective unique à l’intérieur de ce collectif de films portant sur les événements du 11 septembre 2001. Comme quoi chacun, en fonction de ses origines, y trouve quelque chose à gagner, ou à perdre.

Jean-Philippe Gravel

9/11

Œuvre référencée: Naudet, Jules; Naudet, Gédéon; Hanlon, James. 2002. 9/11. Depuis mai 2001, les frères Jules et Gédéon Naudet, réalisateurs d’origine française, sont à New-York dans le but de tourner un documentaire sur la formation d’une recrue du corps des pompiers. Le «probie» élu pour la cause, Tony Benetado, fraîchement intégré à l’une des casernes du «downtown» new yorkais, devrait être le sujet de ce récit de formation anticipé, mais le mois d’aout 2001 ne voit pas d’incendie conséquent pour éprouver le courage du jeune homme.Tout change le matin du 11 septembre, quand Jules Naudet accompagne un camion dépêché dans le Lower Manhattan pour réparer une fuite de gaz.

Benjamin Mayo-Martin

A Mighty Heart

Œuvre référencée: Winterbottom, Michael. 2007. A Mighty Heart. Mariane et son mari vivent à Karachi, la métropole du Pakistan, depuis les événements du 11 septembre 2001. Les deux journalistes du Wall Street Journal sont sur le point de finir leur mission d’information lorsque Danny, le mari de Mariane, se fait enlever. Une fois la terrible nouvelle découverte, Mariane, malgré sa grossesse avancée, s’entoure d’une équipe d’enquêteurs afin de retrouver son mari kidnappé par les terroristes.

Jean-Philippe Gravel

Crash

Œuvre référencée: Haggis, Paul (2004), Crash. Los Angeles, de nos jours : sur une période de 36 heures, Crash entrecroise le parcours d’une quinzaine de personnages d’origines, de milieux et de professions diverses. Le tout débute un soir dans la ville, lorsque le procureur Rick Cabot (Brendan Fraser) et sa femme Jean (Sandra Bullock) se font voler, en pleine rue et à la pointe du fusil, leur véhicule par deux jeunes noirs (Laurenz Tate et Ludacris), qui travaillent pour un trafiquant de voitures volées. Un peu plus tard, un policier raciste, l’officier John Ryan (Matt Dillon), croit intercepter le véhicule volé et fait subir une fouille humiliante à l’épouse de son conducteur, un réalisateur de télé afro-américain (Terrence Dawshon Howard).

Marc-André Noël

Fahrenheit 9/11

Œuvre référencée: Moore, Michael (2004), Fahrenheit 9/11. Michael Moore présente, sur un ton humoristique, sa vision des événements ayant conduit aux attentats du 11 septembre 2001, et dresse un portrait des retombées socio-économiques et politiques de ceux-ci sur la nation américaine. Blâmant directement l’administration Bush, le documentariste élabore la thèse voulant que les attentats du 11 septembre 2001 doivent être imputés à l’incompétence et la négligence du 43e président américain. À travers une série d’entrevues avec des spécialistes en matière de contre-terrorisme, de politique et d’économie, Michael Moore soutient que les attentats du 11 septembre 2001 ont servi les intérêts de la famille Bush, en leur permettant d’exercer une emprise sur les pays pétroliers du Moyen-Orient – guerre contre l’Afghanistan et l’Irak –, tout en s’assurant de l’appui de la population américaine à travers une campagne de terreur.

Jean-Philippe Gravel

Fahrenhype 9/11

Œuvre référencée: Peterson, Alan (2004), Fahrenhype 9/11. Paru le 5 octobre 2004, FahrenHYPE 9/11 vise à déconstruire l’argumentaire négatif du film de Moore au sujet des politiques étrangères et de sécurité interne instaurées par le gouvernement Bush à la suite des attentats du 11 septembre. En ce sens, le film appartient à une mouvance de contre-offensive qui tient à débattre du bien-fondé des discours et des œuvres qui contestent notoirement les politiques républicaines.

Jean-Philippe Gravel

Flight 93

Œuvre référencée: Markle, Peter (2006), Flight 93. Film réalisé en 2005 et diffusé une première fois le 30 janvier 2006 sur la chaîne américaine A & E, Flight 93 se veut la reconstitution des événements entourant l’échec du quatrième attentat, le matin du 11 septembre, dont la cible était la Maison Blanche. Il relate les réactions des passagers et leurs efforts pour mettre en échec la mission-suicide de leurs ravisseurs. Le film porte une attention particulière aux échanges téléphoniques entre certaines victimes et leurs proches, exploitant le potentiel mélodramatique de la situation. Contrairement à l’approche clinique de United 93 de Paul Greengrass, Flight 93 tend à employer des caractérisations types et des situations convenues pour atteindre la catharsis du spectateur. Les efforts de coordination et d’intervention entre les divers organismes de sécurité mobilisés ce jour-là ne constituent que l’arrière-plan d’une situation que le film présente essentiellement sous l’abord d’une grande tragédie humaine.

Jean-Philippe Gravel

Just Like The Movies

Le jour se lève sur New York — et comme à l’ordinaire, à peine s’est-il levé que déjà commence, dans les rues et les stations de métro, le brouhaha de l’heure de pointe… Les hommes d’affaires du Lower Manhattan investissent leurs bureaux — encore inconscients de la menace qui approche. Un engin venu du ciel (avion? ovni?) perce la ligne d’horizon; une ombre s’étend sur New York. Bientôt, la terre vibre — premier fracas; que se passe-t-il? Abasourdis, passants et badauds lèvent les yeux vers le ciel… La panique s’installe… Quelque part, le compartiment passager d’un avion en vol n’est plus qu’une scène de carnage… Dans la ville, ambulances, voitures de police et camions de pompiers se précipitent vers l’épicentre d’une catastrophe inouïe…

Jean-Philippe Gravel

Que Dieu bénisse l’Amérique

Œuvre référencée: Morin, Robert (2006), Que Dieu bénisse l’Amérique. Le 11 septembre 2001 dans une banlieue de Laval : entre les sacs de golf, le centre commercial, le restaurant chinois, la piscine creusée et le salon de coiffure, une poignée de voisins s’épient mutuellement, soupçonnant l’un d’entre eux d’être le mystérieux «alimenteur», un tueur en série qui assassine les prédateurs sexuels du quartier que répertorie une liste distribuée anonymement dans le secteur.

Jean-Philippe Gravel

Quelques jours en septembre

Œuvre référencée: Amigorena, Santiago (2004), Quelques jours en septembre. Espions, Irène et Elliot ont autrefois travaillé ensemble, mais ne se sont pas revus depuis la première Guerre du Golfe, époque où les services secrets américains ont rappelé Elliot aux États-Unis en l’obligeant à abandonner sa fille et son épouse françaises. Dix ans plus tard, en septembre 2001, c’est pourtant à Irène qu’il demande de protéger ses enfants, soit Orlando, la fille de son mariage français, et David, fils de sa femme américaine, qu’il cherche à rencontrer tous deux d’urgence. Mais Irène et les deux jeunes gens ne sont pas les seuls à se demander où se cache Elliot. William Pound, un tueur déséquilibré au service de la CIA, traque déjà Irène dans l’espoir qu’elle le mènera jusqu’à Elliot.

Jean-Philippe Gravel

Sorry, Haters

Œuvre référencée: Stanzler, Jeff (2005), Sorry, Haters. Salué pour la qualité de son interprétation, mais décrié pour la rupture de ton qu’exerce sa finale spectaculaire, Sorry, Haters pourrait modestement s’inscrire dans la lignée des suspenses hitchcockiens et des drames passionnels (à la Fatal Attraction) qui voient un homme innocent entraîné à sa perdition par un personnage féminin manipulateur et déséquilibré. Ce motif se revisite ici dans une trame enrichie de notations sociales et psychologiques qui tentent d’envisager les retombées parfois imprévues des attentats du 11 septembre dans la vie de deux personnages de cultures et de milieux opposés.

Gabriel Tremblay-Gaudette

The Poughkeepsie Tapes

Œuvre référencée: Dowdle, John Erick. 2007. The Poughkeepsie Tapes. Film de type mockumentary (“docu-menteur”), The Poughkeepsie Tales se veut un documentaire à propos d’un tueur en série ayant sévi dans l’état de New York pendant une décennie. Le tueur n’a jamais été capturé mais la police, qui a réussi à localiser son logement, a découvert plus d’un millier d’enregistements vidéo en format VHS documentait chacun des meurtres du criminel. Le documentaire reconstitue le processus d’enquête en intercalant dans le montage des extraits des meurtres captés sur pellicule.

Jean-Philippe Gravel

Twin Towers

Œuvre référencée: Guttentag, Bill; Port, Robert David (2003), Twin Towers. À l’image de quantité d’«émissions spéciales» et commémoratives que les chaînes télé américaines consacrent aux attentats du 11 septembre, Twin Towers est un documentaire à tendance édifiante qui cherche à rendre hommage au personnel des unités de secours qui essayaient de procéder à l’évacuation des tours du World Trade Center au moment de leur effondrement. En contraste avec leur nature tragique et déroutante, les attentats du 11 septembre ont rapidement avalisé quantité de récits et de témoignages — sauvetages héroïques ou improbables, témoignages d’altruisme, de compassion et de deuil, hommage aux secouristes disparus dans l’exercice de leur fonction — propres à présenter les retombées des attentats comme une victoire morale, comme le «révélateur de ce qu’il y a de mieux en Amérique», notamment pour les citoyens ordinaires qui s’y impliquèrent directement.

Marc-André Noël

United 93

Œuvre référencée: Greengrass, Paul (2006), United 93. Présenté sous la forme d’un docu-fiction, le film de Paul Greengrass se donne comme une reconstitution des événements entourant l’échec du quatrième attentat, le matin du 11 septembre, dont la cible était la Maison Blanche. Il propose une vision vraisemblable des événements survenus sur le vol de la United 93, vision élaborée à partir du témoignage des proches des individus à bord du vol 93.

Marc-André Noël

World Trade Center

Œuvre référencée: Stone, Oliver (2006), World Trade Center. Quelques minutes après que le premier avion ait percuté la tour nord du World Trade Center, un groupe d’intervention policière est déployé sur les lieux afin d’aider à l’évacuation de la tour. L’unité de secours pénètre dans l’édifice qui peu de temps après s’effondre. Le film raconte comment les membres de cette unité tentent de survivre à l’effondrement des tours, alors qu’à l’extérieur des équipes de secouristes tentent de les atteindre et que leurs familles respectives sont envahies par l’angoisse de l’attente. Le film adopte essentiellement le point de vue de deux des vingt individus à avoir été secourus des décombres des tours jumelles, John McLaughlin et Will Jimeno.

Jean-Philippe Gravel

Why We Fight

Œuvre référencée: Jarecki, Eugene (2005), Why We Fight. Prenant pour fil directeur le discours d’adieu à la présidence de Dwight Eisenhower, qui invitait à la vigilance concernant l’essor inquiétant du complexe militaro-industriel aux États-Unis au lendemain de la seconde guerre mondiale, Why We Fight tente d’examiner comment, dans un climat post-11 septembre, le complexe militaro-industriel est parvenu à étendre son influence dans toutes les sphères de la vie américaine de même que dans les visées impérialistes de sa politique étrangère. Ce faisant, le cinéaste appuie la thèse selon laquelle les guerres qu’ont menées les États-Unis à l’étranger depuis 60 ans (guerre de Corée, guerre du Viêt-Nam, guerres en Irak) ont été davantage motivées par le profit de puissants intérêts privés que par la défense des valeurs démocratiques.

Simon Breault

Zero Dark Thirty

Œuvre référencée: Bigelow Kathryn. 2012. Zero Dark Thirty. Le long métrage intitulé «Zero Dark Thirty» porte sur les événements qui ont mené la CIA à retrouver et éliminer Oussama ben Laden. À travers le personnage fictif de Maya, une jeune enquêteuse qui coordonne une équipe au sein de la CIA, des événements historiques ayant marqué la guerre au terrorisme de 2003 à 2011 sont représentés depuis l’intérieur de l’agence gouvernementale. Les interrogatoires constituent plusieurs des scènes marquantes, notamment par leur violence explicite et les enjeux éthiques qui sont soulevés par des pratiques telles que la noyade simulée.

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