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The Poughkeepsie Tapes

Gabriel Tremblay-Gaudette
couverture
Article paru dans Films, sous la responsabilité de Équipe LMP (2007)

Œuvre référencée: Dowdle, John Erick. 2007. The Poughkeepsie Tapes. États-Unis: The Dowdle Brothers, 86 min.

Présentation de l’œuvre

Résumé de l’œuvre

Film de type mockumentary (“docu-menteur”), The Poughkeepsie Tales se veut un documentaire à propos d’un tueur en série ayant sévi dans l’état de New York pendant une décennie. Le tueur n’a jamais été capturé mais la police, qui a réussi à localiser son logement, a découvert plus d’un millier d’enregistements vidéo en format VHS documentait chacun des meurtres du criminel. Le documentaire reconstitue le processus d’enquête en intercalant dans le montage des extraits des meurtres captés sur pellicule.

Le 11 septembre 2001 est utilisé comme dispositif narratif dans le dernier tiers du film, alors que le tueur avait brutalement assassiné des prostituées et s’était valu la réputation de Water Street Butcher. Un policier a été inculpé pour les meurtres et condamné à la peine de mort, mais peu après son exécution, ayant eu lieu le 9 septembre 2001, on découvre qu’il n’était pas l’auteur des crimes. Un journaliste écrit un article qui lave la réputation du policier injustement exécuté pour les meurtres, mais comme cet article devait être publié le 12 septembre 2001, la nouvelle s’est vue reléguée à la sixième page du journal en raison de l’éclipse médiatique suscité par les attentats. Le fils du policier injustement accusé d’être le Water Street Butcher ne s’est jamais remis des événements et a de la difficulté à faire valoir à son entourage que son défunt père n’est pas le monstre sanguinaire que les médias ont dépeint, puisque son absolution a passée inaperçu.

Précision sur la forme adoptée ou sur le genre

Long-métrage utilisant la stratégie du faux-documentaire en employant des fausses archives vidéo présentant le tueur en série commettant ses crimes.

Précision sur les modalités énonciatives de l’œuvre

La forme de faux-documentaire cherche à insuffler de la vraisemblance et de la crédibilité à cette histoire de tueur en série.

Modalités de présence du 11 septembre

La présence du 11 septembre est-elle générique ou particularisée?

La présence du 11 septembre, qui a lieu à partir de 59:20, est générique en ceci que la simple mention de la date d’exécution du policier accusé à tort laisse présager ce qui suivra, et qu’aucun extrait audiovisuel des attentats n’est présenté dans le film; toutefois, on peut considérer que la présence du 11 septembre est particularisée puisque c’est uniquement la répercussion médiatique des attentats qui est abordée dans le film.

Les événements sont-ils présentés de façon explicite?

Non.

Quels sont les liens entre les événements et les principaux protagonistes du récit (narrateur, personnage principal, etc.)?

De manière relativement improbable, le tueur en série a réussi à faire accuser un policier pour le meurtre de plusieurs prostituées. De manière encore plus improbable, l’absolution du policier n’a pas eu l’impact médiatique escompté puisque le 11 septembre a provoqué une éclipse médiatique lors de la journée où cette absolution devait faire les manchettes. Le personnage principal de The Poughkeepsie Tapes, Ed le tueur, ne profite pas directement de ce concours de circonstances, mais le fils du policier exécuté pour les crimes d’Ed, lui, se désole de la situation.

Aspects médiatiques de l’œuvre

Des sons sont-ils présents?

Non.

Y a-t-il un travail iconique fait sur le texte? Des figures de texte?

Non.

Autres aspects à intégrer

N/A

Le paratexte

Citer le résumé ou l’argumentaire présent sur la 4e de couverture ou sur le rabat

In an abandoned house in Poughkeepsie, New York murder investigators uncover hundreds of tapes showing decades of a serial killer’s work.

Intentions de l’auteur (sur le 11 septembre), si elles ont été émises

N/A

Citer la dédicace, s’il y a lieu Aucune. Donner un aperçu de la réception critique présente sur le web

N/A

Impact de l’œuvre

Impact inconnu

Pistes d’analyse

Évaluer la pertinence de l’œuvre en regard du processus de fictionnalisation et de mythification du 11 septembre

Il est évident que The Poughkeepsie Tapes n’est pas un film sur le 11 septembre 2001, et que les attentats ne sont employés que comme une stratégie narrative secondaire. Or, puisque le film aborde la question de l’impact des crimes d’un tueur en série sur l’entourage de ses victimes, l’éclipse médiatique provoquée par le 11 septembre a un impact déterminant sur le personnage du fils du policier injustement accusé des crimes et exécuté à tort.

C’est, à ma connaissance, l’une des rares oeuvres utilisant les attentats seulement en vertu de son impact médiatique, qui aborde les répercussions secondaires et accidentelles de l’attentat. En ceci, le film soulève un aspect peu étudié de l’impact du 11 septembre 2001, à savoir combien de nouvelles ont été enterrées, d’annonces officielles ont été reportées, ainsi de suite. On savait, par exemple, que la sortie en salles de certains films a été reportée de plusieurs mois puisque ces films présentaient des scènes de catastrophes aériennes, mais le report de la sortie des films a été temporaire; il serait intéressant de savoir combien d’événements de plus petite échelle ont été obnubilés par les attentats, à l’instar de ce qui se produit dans The Poughkeepsie Tapes.

Donner une citation marquante, s’il y a lieu

Any other week in american history, and this would have been a serious national sensation : ” serial killer kills cop using justice system “. Ha! Come on. But then September 11th happened, aaand… no one gave a shit about anything else. After ten years of planning and executing what I consider to be the crime of the century, nobody even heard about it.

— Irwin Griffard, Poughkepsie Gazette (61:40 – 62:09)

Noter tout autre information pertinente à l’œuvre

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Affiche / pochette du film

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