Article d'une publication
Nous sommes plusieurs commères à connaître «La Gloire des Pythre»
Dans une livraison du Magazine littéraire, Gérard de Cortanze, commentant Dévorations, parlait en ces termes: «le sous-titre [de ce livre] pourrait être “La jeune fille et la mort”, tant il raconte l’histoire trouble unissant les vivants et les morts». Cette préoccupation pour le rapport entre les trépassés (qui appartiennent au passé qu’on oublie) et ceux qui leur survivent n’a rien de neuf chez Richard Millet. Une large part de son œuvre romanesque, dès La Gloire des Pythre, se déroule en Corrèze, plus précisément à Siom, version littéraire de Viam, lieu de naissance de l’écrivain. L’objectif avoué est celui de faire l’histoire des marginaux, des laissés pour compte, des morts; de nommer, grâce à un singulier sentiment de la langue, «des ruines célèbres, des sanctuaires peu connus, des sites qui n’avaient plus de nom dans aucune langue et que de vieux montagnards désignaient avec des rires muets». Il s’agit donc de relater la petite histoire, celle de la Province et de ses gens, qui, restés hors du temps, délaissés par l’époque, n’ont pas vécu le même vingtième siècle que celui exposé par les livres d’histoire.