Cahiers Figura, numéro 21, 2009

Le temps contemporain: maintenant, la littérature

Jean-François Hamel
Virginie Harvey
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Souvenir du passé, variation sur le présent, imagination de l’avenir: la littérature s’est toujours nourrie de ces ressorts immémoriaux de l’art du récit. Mais qu’en est-il de la littérature contemporaine? Comment agence-t-elle la mémoire et l’espérance, le «déjà plus» et le «pas encore», le maintenant et l’autrefois? Quels sont les rythmes et les durées, les passés et les futurs qui fondent la singularité de la littérature du présent, de notre présent? Ce cahier de recherche, qui rassemble les interventions de douze jeunes chercheurs, interroge la manière dont les littératures québécoise et française disent notre contemporanéité et son imaginaire du temps

Avec des textes de Joëlle Bouchard, Simon Brousseau, Philippe Charron, Shawn Duriez, Mylène Fortin, Virginie Harvey, Tu Hanh Nguyen, Amélie Paquet, Vicky Pelletier, Annie Rioux, Sébastien Roldan et Nathalie Roy.

Articles de la publication

Jean-François Hamel

Le maître, le maigre et le bègue. Avant-propos

Quiconque s’intéresse au temps se souvient de l’aveu d’ignorance d’Augustin, qui implorait l’aide de Dieu pour définir la chimère à laquelle le onzième livre de ses Confessions était consacré.

Nathalie Roy

Retrouver «la continuité de la mémoire du monde». Histoire et remémoration dans la trilogie Soifs, de Marie-Claire Blais

Cet article vise à montrer que la réflexion sur l’histoire que développe la trilogie Soifs est intimement liée à un travail actif, voire à une exigence de remémoration.

Virginie Harvey

Fausse dent, caverne vide, trafic de dieux. La mémoire préhistorique chez Pierre Michon

On entend généralement par «préhistoire» la période chrono-logique comprise entre l’apparition de l’homme et celle de l’écriture.

Mylène Fortin

Mémoire de l’origine dans «La bête faramineuse» de Pierre Bergounioux

L’écriture de Pierre Bergounioux témoigne d’une obsession: dire d’où vient ce «je» qui parle, sent et voit; retrouver d’où lui vient cette manière de dire, de sentir, de voir, comme s’il s’agissait chaque fois d’inventer la mémoire du commencement.

Joëlle Bouchard

L’Encyclopédie et le palimpseste. Des débordements de la mémoire à la réécriture du deuil dans «Méroé» d’Olivier Rolin

Retiré dans sa chambre de l’hôtel des Solitaires à Khartoum, le narrateur de Méroé, dont le soliloque habite tout l’espace de ce roman, voue à l’écriture une sorte de survie désoeuvrée dans laquelle il attend la police, ou il ne sait quoi d’autre encore, la fin du monde peut-être.

Sébastien Roldan

Nous sommes plusieurs commères à connaître «La Gloire des Pythre»

Dans une livraison du Magazine littéraire, Gérard de Cortanze, commentant Dévorations, parlait en ces termes: «le sous-titre [de ce livre] pourrait être “La jeune fille et la mort”, tant il raconte l’histoire trouble unissant les vivants et les morts».

Vicky Pelletier

Mémoire de la classe ouvrière et utopie de la littérature. «Daewoo» de François Bon

Écrivain français né en Vendée en 1953, François Bon a une formation d’ingénieur mécanique et a longtemps travaillé dans l’industrie aérospatiale et nucléaire, en France et à l’étranger.

Simon Brousseau & Annie Rioux

Supercherie et mémoire littéraires chez Éric Chevillard et Enrique Vila-Matas

«La littérature est morte, mais l’immense foule de ses fidèles semble l’ignorer». C’est ce qu’écrit Dominique Maingueneau en ouverture de son dernier essai —geste d’énonciation fracassant s’il en est, qui ne vient pourtant qu’actualiser la thèse maintenant largement admise de l’effacement de la littérature dite majuscule.

Shawn Duriez

Contre le romanesque ou l’histoire en mal d’elle-même. «Préhistoire» et «Qatastrophe» de Claude Ollier

À l’écart des modes médiatiques et du regard du grand public, Claude Ollier élabore une œuvre exigeante, axée sur une recherche incessante de nouvelles formes narratives concomitantes aux mutations et au renouvellement des formes du social.

Amélie Paquet

Littérature d’après l’Histoire et temps d’arrêt dans «Ça va aller» de Catherine Mavrikakis

Selon Philippe Muray, nous appartenons désormais à la société hyperfestive. Parce que la fin de l’Histoire annoncée par Hegel a bel et bien eu lieu, le deuxième millénaire ouvre l’ère «posthistorique» ou «d’après l’humain».

Tu Hanh Nguyen

Le temps matériel d’Ernaux

Puisqu’est contemporain «ce qui est de notre temps», penser le contemporain en littérature conduit inévitablement vers des considérations non seulement temporelles, mais encore énonciatives.

Philippe Charron

Prendre et perdre son temps. La transparence du verre dans «Le verre d’eau» de Francis Ponge et «L’invention du verre» d’Emmanuel Hocquard

Francis Ponge et Emmanuel Hocquard aiment prendre et perdre leur temps selon des plages horaires différentes.

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