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La fin, la fin et la fin. Sociocritique de l’imaginaire écologique chez Antoine Volodine
«Si l’oeuvre d’Antoine Volodine s’avère pertinente pour illustrer une filiation entre l’espace littéraire et l’imaginaire écologique, c’est qu’elle est concurremment déconcertante et révélatrice. Déconcertante parce que l’univers post-exotique mystifie tous les repères historiques, géographiques et temporels de façon à plonger le lecteur dans un monde fictif qui lui est néanmoins étrangement familier. Révélatrice parce que cette mystification permet de mettre de l’avant, à partir de ce monde parallèle marqué non seulement par la déroute des idéaux du passé, mais surtout par les lendemains de leur péremption, de nouveaux paradigmes d’intelligibilité de notre histoire passée, présente et à venir. Autrement dit, c’est à partir de la catastrophe, conçue dans ses balises politiques, sociales et écologiques, que se donne à penser l’édifice littéraire d’Antoine Volodine. Alors que le désastre forme le cadre énonciatif de ses oeuvres, et que le présent y est historicisé par l’anticipation, tout porte à croire que l’histoire, les paysages et les habitants de l’univers post-exotique décrivent un imaginaire de la fin qui nous permet de mettre en relief la physionomie de notre présent.»