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Aborder l’Amérique. De l’expérience au savoir
[Isabelle Miron] Je souhaiterais ouvrir ce débat sur la problématique au coeur de notre réflexion avec trois questions. La première concerne l’héritage de la pauvreté. Cette dernière, notamment selon le sens qui lui est accordé dans l’oeuvre de Saint-Denys Garneau, a constitué un moteur pour l’avènement de la littérature québécoise. Considérant l’importance du corps dans le corpus québécois moderne, pourrait-on affirmer que cet héritage de la pauvreté s’articule a priori dans un rapport au corps? La deuxième question découle directement de la première: Comment s’affectue le retournement de la pauvreté symbolique du corps en une richesse qui le lie au sens, voire au sacré? Autrement dit, comment le rapport à la mort, lorsqu’il s’ancre dans le corps, peut-il finalement devenir créateur de sens? Et, finalement, y a-t-il un lien à faire entre ce retournement et l’américanité québécoise?