Article d'une publication

Noyade dans «Venise est un poisson» de Tiziano Scarpa

Ariane Fontaine
couverture
Article paru dans Les écrivains déambulateurs: poètes et déambulateurs de l’espace urbain, sous la responsabilité de André Carpentier et Alexis L'Allier (2004)

Marcher, écrire, parcourir un espace, qu’il soit géographique, littéraire ou même onirique, supposent une transformation de soi, aussi minimale soit-elle, une certaine re-symbolisation du monde. Un dialogue, même silencieux, prend forme entre le lieu pratiqué et le sujet qui le parcourt, qui tente de le cerner et d’en saisir les signes et les formes. En outre, l’appropriation d’un système topographique par la marche, par l’écriture et par un «je», entraîne une désarticulation et une métamorphose de ce même espace afin qu’une parole, une symbolique autre en ressurgisse. L’imaginaire du déambulateur traverse et empreint les divers signes du réel. Ainsi, la frontière et la distance entre l’espace et le sujet s’estompent jusqu’à disparaître parfois. La réflexion particulière au processus déambulatoire s’inscrit, de ce fait, à l’intérieur d’un questionnement sur sa propre subjectivité au sein d’un espace à la fois réel et imaginaire. Dans Venise est un poisson, de Tiziano Scarpa, et dans cette perspective déambulatoire, on constate que les limites, quelles qu’elles soient, s’effacent.

Ce site fait partie de l'outil Encodage.