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Espace de transition(s). Banlieue et sociabilité de l’habitation dans le roman québécois
Lorsque Gabrielle Roy fait paraître Bonheur d’occasion en 1945, la majorité de la population québécoise est urbaine depuis de nombreuses années. Le roman, en juxtaposant nombre de parcours individuels qui s’écartent de la sphère familiale et qui sont conditionnés par des positionnements sociaux et spatiaux, a défini une lecture réaliste de Montréal ayant servi par la suite à d’autres inventions romanesques de la ville.
Or, dans ce roman, une scène en particulier illustre une des apories de l’accession à la modernité qui caractérise le discours québécois avant et durant la Révolution tranquille. Rose-Anna et Azarius Lacasse éprouvent constamment des tracas financiers, mais ils échappent à leurs problèmes lors d’une seule occasion, quand ils s’évadent de Saint-Henri pour renouer avec la famille de Rose-Anna.