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Déconstruction de la binarité et des genres dans «Soudain le Minotaure». Procédés postmodernes pour une réconciliation avec l’Autre
Le féminisme n’a pas toujours bonne presse, particulièrement auprès des générations X et Y, qui jugent souvent ses revendications déconnectées de la réalité actuelle. Certaines auteures sont même réticentes à ce qu’on attribue l’étiquette féministe à leurs oeuvres; Marie-Hélène Poitras, jeune écrivaine québécoise, est l’une de celles qui préfèrent qu’on aborde leur travail en dehors de ces considérations politiques. Pourtant, son premier roman, Soudain le Minotaure, qui relate l’histoire d’une agression en proposant successivement le point de vue de l’agresseur, Mino Torres, et celui de l’agressée, Ariane, pourrait facilement être classé parmi les oeuvres d’allégeance féministe, puisqu’il revendique ouvertement l’égalité entre les hommes et les femmes. Différents procédés formels, qu’on qualifiera aisément de postmodernes, sont utilisés dans ce roman pour faire valoir la nécessité d’une véritable équité entre les genres.