Colloque, 12 avril 2018
Faire la couleuvre est-il un travail de retour aux sources
« »La force de la couleuvre brune » titrait Le Devoir le 12 décembre 2013, référant au pouvoir de cet animal à ralentir les chantiers de construction montréalais (Turcot, pont Champlain). Inspirée par cette histoire puissante à l’image de David contre Goliath (couleuvres brunes vs ministère des Transports), en septembre 2017 j’ai débuté un travail interdisciplinaire, alliant art action et herpétologie. À partir de mon expérience d’artiste de la performance, j’aimerais contribuer au colloque en présentant le processus de réalisation du projet couleuvre, où l’éthique de représentation de l’animal fut posée comme problématique et tenté d’être résolue par l’expérience directe avec l’animal sauvage en milieu urbain, la rencontre avec ses « spécialistes » (les herpétologues des organismes Amphibia-Nature et Zoo-Ecomuseum) et une approche critique de la construction culturelle de la perception des serpents dans la société occidentale actuelle qui fait d’eux une espèce plus encline à être menacée (selon les travaux de l’herpétologue Marty Crump et l’anthrozoologue James Serpell). À cet égard, quel est le rôle de l’artiste et plus largement de la culture populaire quant à la protection de la diversité animale? À force de montrer les mêmes espèces comme étant les « méchantes » et les « indésirables », les condamnons-nous à une indifférence face à leur destruction? Changer nos perceptions implique-t-il d’observer nos peurs afin de raconter de nouvelles histoires?» [Texte d’arkadi lavoie lachapelle]