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L’épreuve du cancer. De l’errance au sens

Hélène Hamon
couverture
Article paru dans Errances, sous la responsabilité de Rachel Bouvet et Myra Latendresse-Drapeau (2005)

L’annonce d’un cancer gynécologique dans la vie d’une femme génère presque toujours un véritable cataclysme. Elle «tombe» malade: c’est la chute brutale et vertigineuse vers les cauchemars réalisés, les ténèbres et la mort toujours possible lorsqu’il s’agit du cancer. Elle perd brutalement le point d’appui sur lequel elle avait, jusqu’ici, construit sa vie. Les femmes interrogées dans le cadre de ce travail ethnographique utilisent de nombreuses métaphores pour décrire cet état transitionnel –entre la vie et la mort– dans lequel elles se retrouvent bloquées. Elles disent par exemple fréquemment que leur vie a été «mise entre parenthèses  durant l’épisode cancéreux. Étymologiquement, errance vient du latin errare qui signifie «se tromper», «s’égarer», et c’est souvent en ces termes que les femmes évoquent, au moins dans un premier temps, l’expérience du cancer: elles se sentent «perdues», elles n’ont plus de repères, ceux-ci se sont «tous effondrés», elles sont face à «un trou», face «au vide», plongées dans le noir «des ténèbres».

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