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La traversée d’un paysage. Analyse spatiale de «All the Pretty Horses» de Cormac McCarthy
En voulant souligner l’importance de l’espace dans l’oeuvre de Cormac McCarthy, le critique américain Robert Jarrett affirmait: «While McCarthy’s landscapes hold significance, their meanings are indeterminated.» Il s’agit d’un retrait fort poli du questionnement concernant le rôle des paysages et de l’espace chez McCarthy, questionnement qui anime la critique depuis environ quinze ans. L’espace demeure une donnée cruciale au sein de cette oeuvre étant donné que l’auteur signe depuis quarante ans des romans se situant dans un lieu géographique précis: le sud-est américain. Plusieurs l’ont d’ailleurs comparé à William Faulkner, père du comté fictif de Yoknapatawpha.
Le voyage initiatique proposé par All the Pretty Horses invite à une réflexion sur l’espace que d’autres critiques, comme Gaile Moore Morrison, ont déjà entamée. Cette lecture-ci ne se situe donc pas en territoire vierge, d’où la nécessité de mettre ces impressions en relation avec ce qui s’est déjà écrit à ce sujet. Je précise d’emblée que je ne m’attarderai qu’aux espaces traversés par les protagonistes.