Entrée de carnet
La croisée des chemins: une approche écoféministe des représentations des femmes et du Nord
Bien que mon projet de mémoire ne soit pas précisé pour le moment, je m’intéresse au féminisme et à la nordicité dans les œuvres d’autrices québécoises contemporaines. Au fil de mes lectures, j’ai constaté que les femmes tout comme le Nord, au sein de la tradition littéraire québécoise, sont fréquemment sous-représentés ou encore simplifiés, relégués au rôle d’objet ou de toile de fond. Conséquemment, je me demande si la nordicité peut influencer les enjeux féministes. Le Nord peut-il influencer la prise de parole des femmes et la façon dont elles le font? Autrement dit, le Nord et son imaginaire peuvent-ils contribuer à la création d’un « espace sécurisé » permettant l’« autonomisation » des individus oppressés? Mon corpus n’étant également pas établi, je m’intéresse toutefois aux œuvres de Marie-Christine Bernard, de Virginie Blanchette-Doucet, de Lise Tremblay et de Noémie Pomerleau-Cloutier, qui mettent en scène des personnages féminins, dont « la nature [s’est présentée] comme une alliée puissante » (Patricia Smart, p. 67), et qui participent simultanément à la recomplexification des femmes et de l’espace nordique.
Dans le cadre de ce séminaire, je souhaite explorer les rapports nature/culture et homme/femme en tenant compte du fait que « la domination patriarcale que subissent les femmes à travers le monde fait partie du même processus de domination que subit la nature » (Arianne Cardinal, 2010, p. 27), sans cependant sombrer dans les pensées dualistes qui nuisent aux dialogues ou encore assimiler trop simplement les femmes à la nature. Il s’agira d’une occasion pour moi d’analyser 117 Nord de Virginie Blanchette-Doucet, un roman dans lequel la narratrice se déplace constamment entre le Sud et le Nord exploité, selon une approche écoféministe permettant ainsi de faire ressortir la convergence des luttes sociales et environnementales au Québec.