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«Filmtext 2.0» de Mark Amerika, ou les spectres de la phogitographie numérique

Arnaud Regnauld
couverture
Article paru dans Les frontières de l’humain et le posthumain, sous la responsabilité de Jean-François Chassay et Marie-Ève Tremblay-Cléroux (2014)

«Mis en ligne en 2002, Filmtext 2.0 est le troisième et dernier opus d’une trilogie qui relève du net.art, comprenant GRAMMATRON (1993-1997) et PHON:E:ME (1999). Mark Amerika transforme l’exploration de chacune de ses oeuvres en une expérience multimédia qui très vite sature les capacités cognitives et sensorielles du lecteur/utilisateur (musique, texte, image), empruntant notamment à l’esthétique cyberpunk et au jeu vidéo, entre autres aspects de la culture pop revendiqués par l’artiste. Le matériau culturel que recycle indéfiniment Mark Amerika façonne ainsi notre expérience de lecture, chaque nouvel opus proposant qui plus est le remix du précédent tout en cherchant à dégager de nouveaux rapports intersémiotiques. Or, une fois sous l’emprise du dispositif machinique, le lecteur/utilisateur (ou spect-acteur) devenu cyborg se trouve entraîné dans de multiples boucles récursives qui échappent partiellement à son contrôle, mais répondent néanmoins à l’activation de liens, ou zones actives, par un simple clic ou un passage de la souris: “I link therefore I am” déclare ainsi le narrateur de HTC. Cependant, dans un contexte où la pensée se trouve sans cesse interrompue, ou tout au moins saturée par d’incessants flux médiatiques, dans quelle mesure et selon quelles modalités l’imbrication de l’homme et de la machine permet-elle l’élaboration d’une “subjectivité digitale”?»

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