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Rester, attendre, évoluer. De la guerre et de la mort
Le livre d’Ovide démontre que l’évolution, la métamorphose, a partie liée avec l’imaginaire depuis longtemps. Le concept d’évolution, cependant, a pris une valeur scientifique à l’approche du XIXe siècle, avec les travaux de Lamarck, Cuvier, Hutton, Lyell, qui remettaient en question le modèle fixiste religieux.
Le livre d’Ovide démontre que l’évolution, la métamorphose, a partie liée avec l’imaginaire depuis longtemps. Le concept d’évolution, cependant, a pris une valeur scientifique à l’approche du XIXe siècle, avec les travaux de Lamarck, Cuvier, Hutton, Lyell, qui remettaient en question le modèle fixiste religieux. Mais la publication de L’origine des espèces de Darwin aura ébranlé plus que tout autre texte les colonnes du temple et braqué le pouvoir catholique. Rappelons que le Vatican a reconnu seulement en 1996 que la théorie de l’évolution ne se résumait pas à une simple hypothèse. Il était temps.
Les travaux de Darwin —et ceux de Mendel, même si ces derniers restèrent confidentiels pendant plus de trente ans— ont modifié radicalement, depuis 150 ans, aussi bien notre rapport au monde et la place que nous occupons à l’intérieur de celui-ci, que notre rapport à notre propre corps. Par ailleurs, la complexité des débats entourant l’œuvre de Darwin est aussi affaire de langage. Peu d’œuvres auront provoqué autant de contresens. Tel est le cas d’expressions comme la «survie des plus aptes» et surtout la «lutte pour l’existence». Je renvoie à ce sujet à la longue citation tirée de L’origine des espèces qu’on retrouve au début de l’introduction de ce cahier.