Article d'une publication

One Tuesday Morning

Jean-François Legault
couverture
Article paru dans Romans états-uniens, sous la responsabilité de Équipe LMP (2007)

Œuvre référencée: Kingsbury, Karen (2003), One Tuesday Morning, Grand Rapids, Zondervan, 352p.

Disponible sur demande (Fonds Lower Manhattan Project)

Présentation de l’œuvre

Résumé de l’œuvre

L’auteure d’inspiration chrétienne Karen Kingsbury se dit vouloir changer la vie des gens par la fiction. Elle a d’ailleurs fait enregistrer la marque déposée «Life-Changing Fiction™» pour s’en servir de slogan sur son site web www.karenkingsbury.com1Page consultée le 8 septembre 2023.. L’ambition de son roman One Tuesday Morning est de venir en aide aux lecteurs dont la foi a été ébranlée par les événements du 11 septembre 2001. À travers l’histoire des personnages, elle nous invite tous à faire le deuil et à retrouver la foi en Dieu.

Jake Bryan, pompier pour la ville de New-York, mène une vie tranquille aux côtés de sa femme Jamie et de sa fille Sierra. À l’autre bout des États-Unis, Eric Michaels est l’un des hommes d’affaires les plus prometteurs de la ville de Los Angeles. Le rythme frénétique que lui impose son ambition lui laisse peu de temps à consacrer à sa femme Laura et à son fils Josh. Le matin du 11 septembre 2001, le destin des deux pères de famille se croise. Au septième étage de la tour sud du World Trade Center, quelques minutes après que les avions l’aient percutée, Eric chute dans l’escalier servant à l’évacuation. Jake lui vient alors en aide et les deux hommes réalisent la coïncidence extraordinaire : ils pourraient être jumeaux identiques tellement ils se ressemblent. Après que la tour se soit écroulée, un homme est retrouvé sous le camion de la brigade à laquelle appartient Jake Bryan. S’agit-il du pompier, ou de l’homme d’affaires ? Même le rescapé ne peut le dire, puisqu’il souffre d’une amnésie totale.

Le récit retrace dès lors les étapes de la convalescence du blessé, mais surtout de sa rencontre avec Dieu à travers la lecture du journal personnel de Jake Bryan et des annotations en marge de sa Bible. Sans savoir qu’il allait mourir bientôt, le père de famille modèle avait fait le souhait que sa femme, athée, puisse éventuellement s’ouvrir à la foi chrétienne. Les épreuves que Jamie traversera pendant la guérison de son mari amnésique lui feront finalement voir la lumière. Quant à Laura et Josh laissés dans le deuil, ils connaîtront un pareil retour vers la religion. La révélation finale que l’amnésique est en fait Eric Michaels, et donc que Jake Bryan repose sous les décombres à Ground Zero, aurait pu bouleverser le fragile équilibre retrouvé, mais la force que chacun a trouvé dans la foi en Jésus leur permettra d’affronter l’avenir, le deuil et les difficultés conjugales avec espoir.

Précision sur la forme adoptée ou sur le genre

Roman «inspirationnel» (Inspirational fiction)

Précision sur les modalités énonciatives de l’œuvre

Narrateur omniscient. Le roman est structuré selon le schéma quinaire, en suivant une progression temporelle linéaire débutant le 2 septembre 2001 pour se terminer le 5 décembre 2001. Le motif de l’amnésie permet un jeu sur l’identité du personnage principal. Les personnages masculins sont des entités fortes, alors que les femmes sont des archétypes de la femme dans le roman populaire : mère de famille, femme au foyer, sensible, démunie sans la présence forte du mari.

L’auteure prend la peine, dans une note au lecteur, d’expliquer qu’elle ne cherche pas à faire un roman historique, mais de s’inspirer librement des événements pour composer une histoire «qui aurait réellement pu arriver, étant donnés les multiples cas d’amnésie causés par l’effondrement du World Trade Center» (p. 9, nous traduisons).

Modalités de présence du 11 septembre

La présence du 11 septembre est-elle générique ou particularisée?

La présence du 11 septembre est particularisée, puisqu’elle constitue l’élément perturbateur du schéma narratif.

Les événements sont-ils présentés de façon explicite?

i) Les événements sont présentés de façon explicite. Le personnage d’Eric Michaels se trouve dans la tour sud au moment où les avions s’écrasent. La suite des événements est donc rapportée directement au lecteur, comme s’il s’y trouvait lui-même. Le même procédé est utilisé avec le personnage de Jake Bryan: l’attentat terroriste est perçu en temps réel à travers le regard d’un pompier se précipitant à l’aide des occupants de la tour sud, et trouvant la mort avec ses coéquipiers lorsque celle-ci s’effondre. La narration des événements se veut donc réaliste en cherchant à reproduire fidèlement les actes et paroles des gens directement affectés par les événements, sans en faire la critique.

ii) Moyens de transport représentés: Mis à part les avions venant percuter les tours, un véhicule en particulier joue un rôle prépondérant: le camion de pompier. L’intrigue s’axe en effet sur l’identité incertaine d’un personnage ayant survécu à l’effondrement de la tour sud. Or ce personnage, ressemblant comme deux gouttes d’eau au pompier Jake Bryan, est retrouvé en état de choc sous le camion appartenant à la brigade de ce dernier. Son chef de brigade le reconnaît comme Jake Bryan, alors qu’il est en réalité Eric Michaels. La méprise sera à la source d’un processus de transformation des personnages principaux, les entraînant vers l’acceptation et le retour vers la religion. Le camion de pompier est donc un élément central d’une l’intrigue centrée sur l’identité, la mémoire, le deuil et la foi en Dieu.

Dans une moindre mesure, le traversier entre Staten Island, lieu de résidence de la famille Bryan, et l’île de Manhattan est également important. En effet, son utilisation par l’auteure sert à mettre en relation différentes parties du roman: dans la situation initiale, il est le lieu du plaisir et de la sécurité routinière pour le couple Jamie et Jake Bryan. Immédiatement après les attentats, l’accès au traversier est bloqué, ne servant qu’à l’évacuation de Manhattan. Le traversier peut alors être vu comme un symbole de la distance infranchissable qui vient de s’établir entre Jamie, restée en sécurité sur Staten Island, et Jake, enterré sous les décombres de Ground Zero. Le traversier devient ensuite un endroit servant à mettre en relief l’amnésie du survivant, qui ne parvient pas à se remémorer les moments tendres qu’il y a passés en compagnie de sa femme, moins d’une semaine auparavant.

iii) Médias et moyens de communication représentés: La place des médias n’est pas vraiment discutée dans le roman. Certains personnages ont leur premier contact avec les attentats par l’entremise de la télévision sans que cela ne joue un rôle significatif sur la narration. Par contre, une place prépondérante est donnée au téléphone cellulaire pendant l’attaque terroriste. En effet, le personnage de Laura Michaels est en pleine conversation téléphonique avec son mari au moment de l’écrasement du second avion. Ce procédé de l’auteure permet de renforcer l’impression tragique des événements par l’entremise du personnage : alors qu’elle assiste en direct sur son téléviseur à l’écrasement, la connection cellulaire avec son mari coupe, la laissant dans le noir total quant à l’état de son mari.

Quels sont les liens entre les événements et les principaux protagonistes du récit (narrateur, personnage principal, etc.)?

Le roman aborde les événements presque exclusivement sous l’angle de l’expérience individuelle, ce qui rejoint effectivement l’intention explicite de l’auteure de développer le genre du « Life-Changing Fiction ». Le roman comporte quatre personnages principaux en proie à un questionnement existentiel. Le 11 septembre 2001 servira pour chacun d’eux de catalyseur vers une découverte spirituelle allant transformer leur vie.

Jake Bryan est un personnage sémantiquement fort. Il est l’archétype du mâle américain : père de famille aimé et aimant, profondément religieux, impliqué dans la vie spirituelle de sa communauté, travaillant en tant que pompier à sauver quotidiennement des vies humaines. Il est un héros jusqu’au bout des ongles. Prisonnier de la tour sud du WTC, il procède in extremis à la conversion de quelques blessés. La tour qui s’écroule les trouve tous unis dans la prière, avec Jake comme guide spirituel les protégeant de la peur jusque dans la mort. Une seule ombre au portrait de ce surhomme : sa femme Jamie est athée. Sa Bible et son journal personnel sont couverts de réflexions sur la force que sa foi en Dieu lui apporte, mais aussi sur la peine qu’il éprouve à voir sa femme privée de la lumière de Dieu. Le matin du 11 septembre, il fait le vœu qu’elle trouve rapidement le chemin vers la foi. Les attentats terroristes se trouveront être la réponse de Dieu au souhait de Jake.

Jamie Bryan mène une vie rêvée quand soudainement, tout se trouve bouleversé par la mort de son mari. Certaine qu’elle ne survivra pas à sa disparition, elle se sent renaître lorsqu’on lui annonce que Jake Bryan a été retrouvé vivant, mais amnésique. Commence alors pour Jamie la tâche éreintante d’accompagner son mari dans la guérison. Ce faisant, elle entre en contact avec les écrits de Jake, et commencera graduellement à appréhender la révélation divine. Au moment où son mari retrouve la mémoire et se rend compte qu’il n’est pas son mari, la foi de Jamie est assez forte pour accepter sans colère la mort de Jake. Elle comprend que si Dieu a enlevé Jake dans les attentats terroristes, c’est pour mieux la mettre sur la voie de la foi, afin qu’elle puisse finalement le retrouver au Paradis pour ne plus jamais en être séparée.

Eric Michaels est l’alter-ego de Jake: il est le modèle de l’homme d’affaires américain, réussissant brillamment sa carrière au détriment de sa femme Laura et de son fils Josh. Les attentats terroristes, par une coïncidence du destin, le transposent dans le rôle du mari amnésique d’une autre femme. Alors qu’il n’en possède aucun souvenir, il tente de se conformer au comportement de Jake Bryan (censé être le sien) qu’il découvre par la lecture de son journal et de sa Bible. Même mort, Jake Bryan continue ainsi à se faire le berger spirituel des autres. Lorsque Eric recouvre la mémoire, l’enseignement qu’il a acquis lui permet de réintégrer sa famille avec la ferme intention de réformer sa vie avec l’aide de Dieu.

Le quatrième personnage, Laura Michaels, est plutôt passif en ce sens qu’elle subit l’éloignement de son mari, subit sa disparition en direct à la télévision et par cellulaire, subit les échecs dans tous ses espoirs de le retrouver vivant. C’est sa foi inaltérable en Dieu qui sera récompensée lorsque son mari lui sera rendu, quatre mois après la catastrophe.

Le lien qui relie tous les personnages aux attentats terroristes est donc ultimement de nature religieuse. Chacun est testé dans sa foi, passe par une épreuve initiatique, et est finalement récompensé par Dieu. Le livre se conforme donc à une idéologie de consolation propre au roman populaire : c’est dans l’acceptation (par la foi) que se trouve la consolation d’une existence contingente.

Aspects médiatiques de l’œuvre

Des sons sont-ils présents?

Aucun son.

Y a-t-il un travail iconique fait sur le texte? Des figures de texte?

Aucun travail iconique.

Autres aspects à intégrer

N/A

Le paratexte

Citer le résumé ou l’argumentaire présent sur la 4e de couverture ou sur le rabat

«I’m a firefighter, God, so I know I’ve been in some tough places before. But this… this not knowing the people I love… this is the hardest thing I can imagine.»

The last thing Jake Bryan knew was the roar of the World Trade Center collapsing on top of him and his fellow firefighters. The man in the hospital bed remembers nothing. Not rushing with his teammates up the stairway of the south tower to help trapped victims. Not being blasted from the building. And not the woman sitting by his bedside who says she is his wife.

Jamie Bryan will do anything to help her beloved husband regain his memory, and with it their storybook family life with their small daughter, Sierra. But that means helping Jake rediscover the one thing Jamie has never shared with him: his deep faith in God.

One Tuesday Morning is a love story like none you have ever read, commemorating the tragedy and heroism of September 11 and portraying the far-reaching power of God’s faithfulness and a good man’s love.

Intentions de l’auteur (sur le 11 septembre), si elles ont été émises

«To write a novel rooted in truth, an author must take certain liberties. I did that with One Tuesday Morning. Certain events — for instance the funeral of the unnamed probational firefighter detailed early in the book — were changed for the purpose of the story line. In reality firefighter Michael Gorumba, twenty-seven, suffered a heart attack and was remembered on September 1, 2001, at a St. Charles Catholic Church service in Staten Island, not on September 2, in Manhattan as my novel depicts.

Other such changes to true events occur in a minor sense only.

For the most part I’ve tried to write my novel within the confines of the tragic reality of the events that took place around September 11. One Tuesday Morning does not pretend to be a novelization of the tragedy that happened in Manhattan that terrible day. Too much of what took place with the terrorist attacks is not covered in this novel for that to be the case. Rather, I drew from hundreds of firsthand accounts, news stories, personal interviews, and other research. In the process I created a story that truly could’ve happened, given the multiple cases of amnesia caused when the World Trade Center collapsed.

One Tuesday Morning is my way of grieving through art the events of September 11.

Out of respect for the New York City Fire Department and the real heroes who fought and in many cases died on September 11, I’ve created for the purpose of this novel a fictitious fire station, along with fictitious Engine and Ladder companies. Any similarities to actual FDNY firefighters or fire stations is purely coincidental.» (p. 9)

Citer la dédicace, s’il y a lieu

«To Donald, my prince charming. When I wrote about Jake Bryan, I was writing about you—a man whose love for God is the heartbeat of all he does, all he says. All he is. I thank God that you are that kind of man, and that I am blessed to call you mine. I pray that our days together will always be the light they are today, and that I will continue to follow your lead, as you follow Christ’s.

To Kelsey, my little Norm, our precious teenager. The other day I remembered a time when you and Katie and Jentry were walking into kindergarten together. You were just the way I’ve made Sierra to be in this book—long golden curls and a smile that left a mark on everyone it touched. The beautiful thing, honey, is that you’re still like that. I love that you are a one-in-a-million girl. You are the laughter in our home, Kelsey. I love you always and forever.

To Tyler, my special boy. Watching you grow up I am often moved to silent awe—not an easy place (especially if you ask your dad). Handsome and tall, eyes set firmly on the goals you have for tomorrow. How many ten-year-olds want to star on Broadway, produce Hollywood films that are pleasing to God, and still write novels as a hobby? We all know the answer. Tears fill my eyes when I look to the day—dangling out there in the not-so-distant future—when the theme to Annie won’t play constantly in the background. But for now, I’m savoring every note, memorizing every crazy thing you say and do, and knowing that God has a special plan for you. And remember what you mean to me. I’ll always love you, always believe in you, always pray for you . . . my oldest son. Hold on fast to Jesus, buddy. He knows the way from here to there.

To Austin, my miracle boy, who’s gotten so big this past summer. Just a few more months and our time together will be over, little one. In the fall you’ll join the whirlwind with the others—off to school. But for now you and I still have what feels like endless mornings of give-and-go on your plastic indoor basketball hoop. “Make it higher, Mommy . . . I’m Michael Jordan, remember?” Yes . . . I remember. And when you score seven goals in a soccer game as you did last week, I know without a doubt that God is smiling at you. Was it five years ago that the doctor rushed you into surgery and told us there was something wrong with your heart, when he told us you might not live to see your fourth week of life? Even the doctors are amazed at how well you are now, how you have not a trace of the heart problem you suffered back then. Lucky, they say. Very lucky. But we know the truth, don’t we, MJ? God gave you back to me, and I am grateful for every single morning. I love you, Austin. Always and always.

To EJ, my first chosen son. You have grown in leaps and bounds since coming to live with us from Haiti. We thought we were going to bless you by giving you a place in our home. But that wasn’t how it worked out. The blessings have been all ours… watching you go from a frightened, helpless child to a self-sufficient, articulate little boy. God is the one who brought us together, and I pray you hang on to Him every day of your life. He has huge plans for you, son.
I love you, EJ.

To Sean, my happy silly-heart. You are so easily pleased, so happy to be here. I remember when you told me that one day you’d get a job and save up some money. “So I can give it to you, Mommy… for everything you and Daddy have done for me.” What I told you then is the same thing I want to tell you now. Just love God, Sean. Nothing would make me happier in the years and decades to come than to watch you love God the same way you love Him now. Don’t forget about all the gifts He’s given you… I love you, Sean.

To Josh, our gentle giant. You are easily the fastest boy at school, the strongest in any game you play. Yet watching you is like watching an adult among children—you have that same gentle quality, that patience and kindness. I see it especially when you play with Austin, letting him win and even more, letting him think he’s won. That takes a special type of confidence, a rare gift. You can do whatever you want to in life, Joshua. God has blessed you that greatly. Always remember that your abilities come from Him… and know that I love you forever and ever.

And to God Almighty, the Author of Life, who has — for now — blessed me with these.» (pages 5-6)

Donner un aperçu de la réception critique présente sur le web

http://www.karenkingsbury.com/ [Page consultée le 8 septembre 2023]

http://www.faithfulreader.com/authors/au-kingsbury-karen.asp [Page consultée le 8 septembre 2023 via Wayback Machine, URL modifiée]

http://www.titletrakk.com/karen_kingsbury_interview.html [Page consultée le 8 septembre 2023 via Wayback Machine, URL modifiée]

Impact de l’œuvre

Impact inconnu

Pistes d’analyse

Évaluer la pertinence de l’œuvre en regard du processus de fictionnalisation et de mythification du 11 septembre

Le roman élabore grandement sur la figure du pompier-héros. Jake Bryan est littéralement un surhomme, tant au plan personnel que professionnel, familial et spirituel. Par contre il serait intéressant de revisiter cet archétype à la lumière du deuxième thème central au roman: la religion chrétienne. Par exemple, le héros y est sacrifié, mais par sa mort, il montre le chemin spirituel à ceux qui en ont besoin. L’association Jake Bryan / Jésus-Christ (J.B. / J.C.) ouvre tout un réseau de sens, que l’auteure, de son propre aveu, tisse au profit des lecteurs cherchant justement un sens à la destruction causée par les attentats du 11 septembre. L’enjeu du roman serait alors, par un tour de force, d’utiliser un événement radicalement contingent non pas pour promouvoir un nihilisme existentialiste, mais bien pour renforcer l’identité et les valeurs chrétiennes du peuple américain.

Donner une citation marquante, s’il y a lieu

«There were too many funerals.» (p. 11)

«I have this feeling deep in my heart, that something’s about to change for me and you. Maybe it’s your questions about church or the way you seem to hang on to Sierra’s Bible stories a little bit longer these days. Whatever it is, I’ve prayed for God to touch your heart, baby. He means everything to me, and I know that one day He’ll mean everything to you too. On that day, you’ll no longer have to be afraid, because you’ll have God Almighty to lean on. I want you to know, honey, that when you find that precious faith, I’ll be smiling bigger than you’ve ever seen me smile.» (p. 331)

Noter tout autre information pertinente à l’œuvre

N/A

Couverture du livre

  • 1
    Page consultée le 8 septembre 2023.
Ce site fait partie de l'outil Encodage.