Article d'une publication
Introduction
«Penser le texte dans son interaction avec la semiosis sociale qui l’environne, lire la “mise en texte” (Claude Duchet) comme lieu d’un travail sur les représentations, saisir dans le mouvement du sens qu’elles engagent les “altérités du texte” (Mikhaïl Bakhtine) sont des actes communs à la sociocritique et à l’ethnocritique. Si leurs ailes s’éploient partir des mêmes intentions heuristiques -ce qui mène de fait les chercheurs attelés à l’une et à l’autre à pouvoir discuter les résultats de leurs travaux dans la concrétude de l’acte de lecture effectué-, elles ont développé des hypothèses, des concepts, des outils notionnels, des segments de méthode, des manières de saisir le continuum du texte avec ce qui le nourrit, des tendances et des propositions herméneutiques qui ne sont pas exactement pareilles et qui appellent aujourd’hui des comparaisons, des confrontations, des évaluations réciproques.
C’est à une amorce de ce travail de réflexion critique mutuelle que se destine ce cahier Figura qui s’intitule Les douze travaux du texte afin de souligner qu’il s’agit avant tout ici de montrer à l’oeuvre des pratiques de lecture des textes, attentives à mettre en évidence la portée dynamique de leur écriture. Quoiqu’elle eut un précédent dans les deux conférences prononcées par Marie Scarpa et Pierre Popovic au Symposium international de Sociocritique de Paris en décembre 2011, la rencontre de l’ethnocritique et de la sociocritique dont rend compte ce cahier est une première. À ce titre il a vocation d’ouverture et de mise en contact. C’est pourquoi il allie la travail d’information théorique, le devoir d’inventaire, la critique réciproque, les lectures in vivo et une présentation de recherches en cours (spécialement du côté des jeunes chercheurs).»