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Banlieue. Mon point de départ
![couverture](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fwp.oic.uqam.ca%2Fwp-content%2Fuploads%2F2017%2F09%2Fcapture_decran_2017-09-20_a_09.01.32-e1684332590600.png&w=256&q=75)
J’ai aimé Revolutionary Road de Richard Yates. Dans ce roman, la banlieue n’est pas une caricature, n’est pas esthétisée, n’est pas critiquée en tant que dortoir. Sa description n’invite pas à l’ironie. Elle a, dans l’existence des personnages, une fonction de salle d’attente. On a un projet grandiose (une vie d’aventure en Europe) et on a acheté une maison, en attendant. Et le projet attend. L’attente finit par prendre des proportions océaniques et quand le héros se secoue, le naufrage a déjà commencé. L’épouse est déjà noyée. Je ne me souviens pas exactement (j’ai lu le roman il y a longtemps) mais, dans mon souvenir, il me semble qu’elle meurt le jour des vidanges.
Comme beaucoup de tragédies de banlieue, le roman en profite pour refaire Madame Bovary: un exposé qui se clôt sur le triomphe de la médiocrité et le sacrifice de l’épouse.