Colloque, 15 septembre 2017
Le Québec comme un enfant: à propos d’un lieu commun de la recherche
«En parcourant les études portant sur le statut de l’enfant dans la littérature québécoise –pour préparer l’écriture de ma thèse– j’ai pris connaissance d’un lieu commun insistant que je me suis engagé à dépasser par mes recherches. Ce lieu commun, que je vais exposer aujourd’hui, c’est celui du Québec comme un enfant, pour reprendre le titre d’un ouvrage de Serge Cantin.
Un ensemble de textes critiques cherche à démontrer que le Québec, qui n’aurait jamais atteint l’âge adulte sur le plan politique, est à l’image de tous ces enfants morts, battus, tués ou qui refusent de vieillir, bel et bien omniprésents dans la littérature québécoise.
Les exemples ne manquent pas: Anne Hébert, Marie-Claire Blais, Michel Tremblay, Réjean Ducharme, Suzanne Jacob, VLB, Gilbert Larocque, Gaétan Soucy, Bruno Hébert, Louky Bersianik, Michael Delisle, Larry Tremblay, Normand Chaurette, Hervé Bouchard ou, plus récemment, Martin Clavet, Cassie Bérard, Kevin Lambert. Les enfants morts ou maltraités dans la littérature québécoise, ce n’est pas ce qui manque.
C’est avec une approche psychanalytique, d’orientation lacanienne, que je montre dans ma thèse que les enfances littéraires peuvent lues dans une autre perspective que la perspective nationale largement privilégiée par les critiques.»