Colloque, 26 mai 2017
Dépeindre l’existentialité. L’esthétique anarchique de «Désordre» de Philippe de Jonckheere
Dire (le tout de) la vie, rendre compte de son tumultueux capharnaüm, tel est l’enjeu principal de Désordre, site internet alimenté et développé par Philippe De Jonckheere depuis plus de quinze ans (2000). Oeuvre hypermédiatique à la structure étoilée, il se caractérise par l’hybridation sémiotique et la transartialité dans un cadre oscillant entre l’autobiographique et l’autofictionnel. Sorte de journal polyphonique en ligne, fortement marqué par l’activité photographique, il rejoue la pratique diaristique en convoquant, de par son ancrage numérique, textes, images et sons. Composé de très nombreux projets (souvent à contrainte), il est également marqué par un processus d’expansion progressive non-téléologique. Il s’agit dès lors de mettre en lumière l’esthétique anarchique de Désordre en tant qu’elle est au coeur de l’aspiration de De Jonckheere à dépeindre l’existentialité; en voyant comment cette esthétique s’appuie sur des dispositifs non seulement médiatiques, mais aussi posturaux, poétiques et symboliques spécifiques.