Colloque, 26 mai 2017

De l’auteur au processeur de données: générer du texte dans le théâtre postdramatique

Claire Swyzen
couverture
Littérature et dispositifs médiatiques: pratiques d’écriture et de lecture en contexte numérique, événement organisé par Chaire de recherche du Canada sur les arts et la littérature numériques ALN et PAI / LMI Literature and Media Innovation

Dans le domaine du théâtre dramatique, le modèle du Génie romantique persiste dans les pratiques d’écriture individuelles et pédagogiques. Dans le même temps, le théâtre dit postdramatique a fondamentalement changé le statut, la matérialité et la fonction du texte et de l’auteur dans le théâtre. Je soutiens que le statut d’auteur s’est dispersé et déplacé, s’ouvrant à toute une série de modèles d’auteur, «de l’auteur au processeur de données». Dans la dramaturgie postdramatique et la médiaturgie, le statut d’auteur est souvent (en partie) délégué à des co-auteurs humains ou non humains, professionnels ou non professionnels (en ce compris le public). Imbriqué dans une «culture informatique/logicielle» généralisée (Manovich), l’auteur en tant que processeur de données se repose sur trois principes de «l’information (é)mouvante» («moving information») (Perloff): la transcodabilité (1) et la citationnalité (2) de données textuelles et l’effet «cinétique» qui en résulte (3) de textes de théâtre (Cornish). Ces trois aspects s’appliquent non seulement à des performances ‘high-tech’ telles que le «théâtre algorithmique» de la New-Yorkaise Annie Dorsen, qui met en scène des agents conversationnels et d’autres logiciels en guise de co-auteurs. Dans les performances relativement ‘lo-fi’ de la compagnie de théâtre belge De Tijd, les acteurs fonctionnent également tels des processeurs de données, engagés dans une navigation en direct de textes à la fois mémorisés et médiés par leurs corps d’homme.

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