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Le poids de l’histoire et la tentation du Bien en Allemagne

Martine Drapeau
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Article paru dans Imaginaire et transcendance, sous la responsabilité de Anne Élaine Cliche, Stéphane Inkel et Alexis Lussier (2003)

Être un citoyen allemand après la guerre, c’est vivre avec le poids du passé. La grande Allemagne au nationalisme exacerbé, aux tendances belligérantes et hégémoniques, celle-là même qui est responsable des deux conflits les plus violents du XXe siècle et de la Shoah, hante toujours l’imaginaire de ce peuple. Cette dimension de culpabilité est essentielle pour comprendre la République fédérale. Les douze années passées sous le régime nazi ont fait de la nation entière une représentation du mal absolu. Depuis 1945, une énergie étonnante est déployée par les Allemands afin de transcender ce statut de plus grands criminels de l’humanité. Avec la paix et l’écologie comme formules incantatoires, plusieurs moments de l’histoire récente témoignent d’une volonté de tendre vers le bien. Pensons aux manifestations contre le réarmement dans les années 60, au terrorisme des années 70 et enfin à l’émotion qui a entouré la réunification et le transfert de la capitale à Berlin. Chaque événement révèle le refus des Allemands de voir l’histoire se répéter, mais surtout, la nécessité d’être désormais associés au bien. Nous verrons quelle place cet imaginaire occupe encore aujourd’hui.

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