Colloque, 22 octobre 2010

Le pacte moral comme condition d’existence du photojournalisme victimaire

Tania Perlini
couverture
Imaginaires du présent: Photographie, politique et poétique de l’actualité, événement organisé par Vincent Lavoie et Mirna Boyadjian

Ma communication s’inscrit à la suite des réflexions critiques développées dans les années 90 à l’endroit de la photographie humanitaire. Prenant appui sur les travaux du philosophe Noel Carroll, nous examinerons le rôle que joue la moralité dans la réception de ces images. Il sera avancé que la photographie humanitaire opère selon les modalités d’un pacte moral entre producteurs et récepteurs. Ainsi, l’intelligibilité des images humanitaires est assurée par l’adoption d’attitudes mandatées alors que la tolérance aux représentations de la souffrance des autres est favorisée par la promotion d’un point de vue moralement acceptable. Toutefois, en conséquence de ce même pacte, des contraintes esthétiques sont imposées et la pensée critique est évacuée de son champ de réception. Il sera donc suggéré qu’une esthétique de «l’indécidabilité morale» serait plus encline  à interpeller le jugement critique du public et à octroyer une voix aux sujets photographiés.

Suite à l’obtention de son diplôme de maîtrise en histoire de l’art de l’Université McGill, Tania Perlini poursuit aujourd’hui ses études doctorales à l’Université du Québec à Montréal en tant que boursière du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Ses travaux portent sur la légitimité du jugement moral dans l’évaluation du mérite artistique. Parallèlement à ses études, elle a occupé différentes fonctions au sein du Conseil des arts du Canada et de la Galerie SAW puis, est présentement chargée de cours à l’école des arts visuels et médiatiques de l’UQAM.

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