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Georges Perec et la crise du langage. De la critique du Nouveau Roman à l’apologie de Robert Antelme

David Desrosiers
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Article paru dans Politiques de la littérature. Une traversée du XXe siècle français, sous la responsabilité de Laurence Côté-Fournier, Élyse Guay et Jean-François Hamel (2014)

Dans Littérature et engagement, Benoît Denis situe le déclin de la littérature engagée au tournant des années 60: «Après dix ans d’hégémonie du discours sartrien sur la littérature, on constate vers le milieu des années cinquante, et plus visiblement encore au début de la décennie suivante, un très net reflux de l’engagement littéraire.»

Rappelons brièvement la distinction entre l’engagement politique des écrivains et la théorie sartrienne de la littérature engagée, qui a connu son heure de gloire au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le reflux de l’engagement qui s’amorce vers le milieu des années 50 ne signifie pas que les écrivains de cette époque ont cessé complètement de s’engager sur le terrain politique, mais plutôt qu’ils ont cherché à dissocier leur oeuvre de leur engagement: «Non pas que la mobilisation idéologique des intellectuels et des écrivains cesse d’être d’actualité — elle aurait tendance au contraire à s’accentuer et à se généraliser; mais c’est le désir de la faire paraître dans les oeuvres qui s’amoindrit, comme si la littérature était alors occupée à reconquérir sa singularité contre l’envahissement du politique qui avait caractérisé la période sartrienne.»

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