Salon double, 2008

Lectures critiques I

Équipe Salon double
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Cette publication rassemble des entrées publiées entre 2008 dans la section «Lectures» du site web Salon double, une section dédiée à des textes au caractère hybride se situant entre critique journalistique et la critique spécialisée de type universitaires.

Avec les contributions de Benoit Bordeleau, Geneviève Dufour, Bertrand Gervais, Jonathan Hope et Annie Rioux.

Articles de la publication

Annie Rioux

Crave ou la profanation d’un mutisme

Œuvre référencée: Cathrine, Arnaud. (2007) «La disparition de Richard Taylor». Un plaisir coupable de lecteur devant un texte que Barthes dirait «de jouissance»: une brèche s’ouvre dans le plaisir pris à se faire raconter une histoire dont on connaît la fin, histoire sans transitivité; le plaisir pervers est consumé à même le clash de la mort répétée, du degré zéro de la lecture, du «crave» (titre d’une pièce clé de Kane) assouvissant. Cette perversion est ce qui rend le texte de Cathrine intéressant.

Benoit Bordeleau

Le Bonheur ou l’art de la perte

Œuvre référencée: Delerm, Philippe et Martine Delerm. (2008) «Traces». Le texte devient la possibilité de mieux voir le matériau du monde en l’usant, en le fatiguant. Le texte deviendrait dans cette optique un tissu conjonctif, un liant et un lisant du monde. Ce dé-corps, n’est-ce pas aussi une déroute, puisqu’il n’y a «[p]as même l’idée d’un trajet, d’une destination»? Peut-être y a-t-il un point de rencontre entre cette idée et une société qui fait la promotion de la vitesse, de l’efficacité à tout prix. Ce dé-corps c’est accepter de s’abandonner aux lieux et entrer avec eux dans une entière complicité, les faire participer à l’espace de notre corps.

Geneviève Dufour

Le Japon de poche

Œuvre référencée: Dany Laferrière. (2008) «Je suis un écrivain japonais». Le roman construit un univers fictionnel fantasmé où la littérature fait loi, univers qu’il s’amuse à déconstruire par la suite. Après avoir monté une à une les pièces de son édifice romanesque, le narrateur le fait s’effondrer tel un château de cartes. Il reprend les récits japonais pour mieux mettre à nu le dédale fictionnel qui lui a permis d’échafauder cette fiction.

Jonathan Hope

Le sens à l’épreuve de la mort

Œuvre référencée: Forest, Philippe. (2007) «Tous les enfants sauf un». Systématiquement, Forest montre comment les discours échouent—autant que le sien propre et c’est ce qui fait toute sa force—, dans leurs tentatives à rendre compte de la mort. Pourtant, les discours sur la souffrance réussissent à toucher à quelque chose, si ce n’est que son absurdité. Cette hésitation entre la critique et l’aveu—la reconnaissance d’un paradoxe—sous-tend entièrement l’essai de Forest.

Bertrand Gervais

Quand savons-nous que c’est terminé?

Œuvre référencée: Lamothe, Serge. (2004) «Les Baldwin». Texte au statut générique incertain, puisque aucun genre n’est formellement identifié dans l’édition courante, Les Baldwin met en scène un univers post-historique. De l’Amérique du nord telle que nous la connaissons avec ses frontières et ses villes, il ne reste plus que des terres dévastées, vidées de presque toute faune et flore, des terres peuplées par quelques rares Baldwin, préoccupés avant tout par leur survie. Où sommes-nous précisément? En quelle année?

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