Cahiers de l'IREF, numéro 02, 2011

Blanches et Noires: Histoire(s) des Américaines au XIXe siècle

Isabelle Lehuu
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«Les chapitres qui suivent mettent en lumière tant la parole des femmes que le discours sur les femmes, les actions et les représentations. Ils explorent la réalité quotidienne de femmes ordinaires du XIXe, jeunes et moins jeunes, mariées et célibataires, blanches et noires, au Nord comme au Sud, qui sont restées silencieuses, souvent dans l’ombre d’un mari, d’un père ou d’un maître. Leurs témoignages, les mots qu’elles ont laissés dans les sources publiques et privées, les gestes qu’elles ont posés aussi bien dans le cadre de leurs relations affectives qu’au sein de leur exploitation familiale, leur réseau social, leur travail, leur église, leur communauté urbaine ou villageoise, leur région, sont autant d’indices à décoder pour dresser un portrait nuancé et documenter la condition des femmes aux États-Unis dans toute sa diversité sociale et culturelle.»

Articles de la publication

Isabelle Lehuu

Écrire l’histoire des femmes au pluriel

La plupart des études qui suivent ont pris naissance dans le cadre de mémoires de maîtrise en histoire étatsunienne au département d’histoire de l’Université du Québec à Montréal. Elles reflètent l’intérêt personnel des différentes auteures, ainsi que la problématique que celles-ci partagent avec les praticiennes de l’histoire des femmes aux États-Unis. Chacune inclut également un compte rendu historiographique des ouvrages pertinents pour le sujet à l’étude.

Rose-Marie Guzzo

Famille et femmes noires dans une société esclavagiste: La Nouvelle-Orléans, 1830-1860

L’objet du présent article est d’examiner l’institution esclavagiste à travers l’expérience des femmes qui l’ont vécue dans la Nouvelle-Orléans du XIXe siècle. Le périmètre urbain offre un cadre d’analyse particulièrement intéressant pour l’étude des esclaves féminins puisque leurs effectifs en ville étaient de beaucoup supérieurs en nombre à ceux des hommes. Cette réalité démographique était le résultat de la nature de l’esclavage urbain qui favorisait essentiellement l’emploi de domestiques et de nourrices, des fonctions pour la plupart comblées par les femmes noires.

Diane Bélanger

Deux femmes célibataires du Sud: L’amour, le mariage et l’élite esclavagiste

Notre objectif est ici de combler, en partie, cette lacune historiographique et, ce faisant, de nuancer cette image réductrice en explorant le célibat féminin de la première moitié du dix-neuvième siècle aux États-Unis. Plus spécifiquement, nous nous proposons d’explorer le rapport au célibat de deux femmes célibataires blanches provenant de la classe nantie et esclavagiste du Sud des États-Unis dans la période antebellum: Ellen Mordecai de la Virginie, née en 1790, et Lizzie Graves de la Géorgie, qui voit le jour en 1820.

Marise Bachand

Dans la maison du maître: Femmes blanches et espace domestique dans la littérature du Sud esclavagiste américain

[C]et article examine des romans, des apologies de l’esclavage, des sermons religieux, des ouvrages didactiques et des livres de cuisinepubliés durant les périodes antebellum (1830-1860) et postbellum (1866- 1890). Ces ouvrages appartenant à des genres littéraires bien distincts s’intéressent tous à la place des femmes blanches dans l’espace domestique, proposant des discours tantôt convergents, tantôt divergents. Pour les uns, l’espace domestique sert essentiellement à la reproduction et au maternage. Pour d’autres, il sert d’espace de production, voire de création. Pour tous, le domestique devient prétexte à allégoriser la place des femmes dans une société esclavagiste et patriarcale.

Isabelle Lehuu

La place des veuves dans un monde d’hommes: Genre et classe à Charleston, Caroline du Sur, au début du XIXe siècle

En écho au témoignage de l’historien David Ramsay, ce chapitre veut cerner la place qu’occupaient les veuves dans une société régie par des hommes et saisir la particularité de leur expérience par rapport à celle des autres femmes. Les traces qu’ont laissées plusieurs veuves dans les sources documentaires de la Caroline du Sud du début du XIXsiècle limitent nos références à l’élite sociale blanche.

Catherine Pelchat

La prostituée comme martyre et héroïne urbaine à New York, 1830-1916

Pour examiner cette question, nous nous pencherons sur les essais rédigés par des réformateurs influents. Au-delà de l’évolution, entre ces deux périodes, de la compréhension de la problématique de la prostitution, on remarque dans ces essais une certaine constante. Leurs auteurs présentent généralement leurs conclusions quant à l’ampleur de laproblématique de la prostitution, à ses causes et à ses solutions potentielles.

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