Article d'une publication

wart-art

Émilie Houssa
couverture
Article paru dans Œuvres web, sous la responsabilité de Équipe LMP (2007)

Œuvre référencée: Vignale, Frédéric. 2001. wart-art. Œuvre web (désormais hors-ligne)

   

Présentation de l’œuvre

Résumé de l’œuvre

War(t)-Art est un site web qui présente des collages/montages d’images exécutés par Frédéric Vignale entre le 11 septembre 2001 et le 11 septembre 2002. Chaque collage est accompagné d’un texte de Carole Zalberg. Le projet se présente comme un témoignage et un manifeste, il s’intitule: Un collage et un texte par jour contre la guerre. Le site présente donc un diaporama des 30 premiers collages (du 11 septembre au 10 octobre 2001). Des motifs de l’actualité du jour sont mis en lien avec les événements du 11 septembre. Les textes, eux, réfléchissent sur les images et réagissent aux collages. Les images tout comme les textes restent très abstraites et ne représentent pas concrètement les attentats, mais plutôt les conséquences des attentats, les thèmes, les objets, les actions que ces événements ont fait ressortir et les questions que le 11 septembre a dévoilées. Les images montrent ainsi des découpes de couleurs, de journaux, de visages, collés, peinturés, dessinés, formant un tout qui témoigne d’un questionnement. Les textes, eux, s’attachent à un des motifs présents dans les collages pour le préciser en montrant (et inventant) l’action ou la pensée qui se trouve derrière l’image (les secouristes qui creusent pour «dégager» des restes, ou une mère qui pleure son enfant «terroriste»). Au-delà des images sur-médiatisées et des idées reçues, ce collage-montage de textes et d’images interroge les souvenirs que nous avons construits au jour le jour après les attentats. L’œuvre témoigne d’une interrogation quotidienne sur l’onde de choc qu’ont provoquée les attentats du 11 septembre 2001.

   

Précision sur la forme adoptée ou sur le genre

Œuvre web, collage images/textes.

   

Précision sur les modalités énonciatives de l’œuvre

L’œuvre joue sur le dialogue entre les images et les textes qui se répondent et se complètent. Mais il est aussi intéressant de regarder l’œuvre dans son ensemble. C’est l’accumulation de collages et de textes exposés qui donne toute sa force à l’œuvre car on sent alors la portée de ces événements sur notre quotidien.

   

Modalités de présence du 11 septembre

La présence du 11 septembre est-elle générique ou particularisée?

La présence du 11 septembre est générique dans cette œuvre. Chacun des collages nous présente les questions, les images ou les faits qu’ont soulevés ces attentats durant les jours qui ont suivi et au fur et à mesure que l’on s’éloigne des événements. Même si certains jours, les collages et les textes ne traitent pas directement des attentats (comme l’image et le texte du 1er octobre consacrés aux clandestins), ils traitent de ce qu’ont révélé les événements du 11 septembre: notamment les disparités entre les différents pays, continents ou même populations.

   

Les événements sont-ils présentés de façon explicite?

Les événements sont présentés de façon allégorique. On ne voit pas les avions percuter les tours, ni même les tours. Les auteurs de l’œuvre travaillent plutôt sur des objets ou des citations médiatisés et qui chaque jour donnent un nouveau regard sur les événements. Le point de vue adopté est analytique et critique.

Les moyens de transports ne sont pas représentés.

Les moyens de communication et les médias ne sont pas explicitement représentés mais ils sont évoqués dans presque chaque collage par le choix d’images ou d’articles tirés des médias.

   

Quels sont les liens entre les événements et les principaux protagonistes du récit (narrateur, personnage principal, etc.)?

Les événements sont abordés d’un point de vue personnel. Les auteurs exposent les questions qui les animent au jour le jour à la suite des attentats. Ces questionnements personnels ont cependant un caractère collectif car ils témoignent de problématiques concernant la politique contemporaine.

   

Aspects médiatiques de l’œuvre

Des sons sont-ils présents?

L’œuvre en elle-même est muette, mais sur la page d’accueil, lorsque l’on clique sur Wart-Art écrit en rouge des sons d’explosion se font entendre. Chaque clique de la souris déclenche un son d’explosion. Cette interaction dure pendant quelques secondes puis s’arrête. Le titre disparaît de la page d’accueil puis revient, mettant de nouveau en place cette interaction. Cette petite introduction est étrange, elle ne trouve pas d’écho dans le reste du site et elle propose une interaction qui n’est plus valable dans l’œuvre-même.

   

Y a-t-il un travail iconique fait sur le texte? Des figures de texte?

Il n’y a pas de travail iconique fait sur le texte.

   

Autres aspects à intégrer

N/A

   

Le paratexte

Citer le résumé ou l’argumentaire présent sur la 4e de couverture ou sur le rabat

«11 septembre 2001- 11 septembre 2002

Un an de témoignage sur la guerre

365 collages et textes de Frédéric Vignale et Carole Zalberg.»
« Wart-Art, la vie revue et déchiffrée
Wart-Art, ce qu’on voit les yeux fermés »
(texte présent sur la page d’ouverture du site)

   

Intentions de l’auteur (sur le 11 septembre), si elles ont été émises

«War(t)-Art est né dans la fièvre de l’Apocalypse que fut pour moi le 11 Septembre 2001. Je suis convaincu que cette date et que cet événement tragiques portent en eux un tel capital d’affectivité et d’émotion que tous les artistes du monde pourraient être marqués au plus profond de leur Art par cette abomination terroriste. Le collage est né de l’esprit génial des surréalistes et est celui qui est, à mon avis, l’art visuel qui s’accommode le mieux des mots, des syntagmes et des poèmes car il est polysémique. Je fais tout rendre rendre mes collages protéiformes afin que chacun y mette sa propre histoire et que celui qui regarde soit plus libre. L’écrivain Carole Zalberg y met son histoire, sa sensibilité, sa féminité et sa générosité créative. Le tout c’est cette aventure peu commune d'”un collage et un texte par jour pendant la guerre”. Une expérience forte et précieuse.»

— Frédéric Vignale1(http://www.wart-art.fr.fm/ [La page n’est plus accessible.] puis aller dans sommaire et “pourquoi ce site”)

    

Citer la dédicace, s’il y a lieu

Aucune.

   

Donner un aperçu de la réception critique présente sur le web

Références présentes sur le sites qui parlent et critiquent l’œuvre:

  

Impact de l’œuvre

L’œuvre est toujours présente et visible sur le web depuis 7 ans. De plus, certains collages font également partie de l’œuvre: Animated War de Frédéric Vignale pour le Memorial for the victims of terror.

   

Pistes d’analyse

Évaluer la pertinence de l’œuvre en regard du processus de fictionnalisation et de mythification du 11 septembre

Cette œuvre travaille la déconstruction des processus de mythification qui se sont mis en place autour du 11 septembre. Elle présente une volonté d’analyser et de décrypter au quotidien cette masse d’images, de mots et de messages qui ont construit l’onde de choc que représentent les attentats du 11 septembre.  Ce décryptage analytique est rendu possible et visible par le processus du montage/collage. Ce processus, fortement revendiqué par les courants postmodernes, permet de mettre en avant l’acte d’interprétation qui soutient toute oeuvre.

Dans ce cas précis, la démarche de collage permet de relire et de déconstruire les images qui nous arrive comme entités au quotidien et même à chaque instant de nos journées face à des événements sur-médiatisés comme le 11 septembre. Déconstruire un tout fermé et qui semble autonome en démontant son apparence même permet de relire un contenu, une représentation qui peuvent paraître évidents. Cette relecture s’oppère par rapprochement ou par découpage qui sortent les éléments présentés de leur contexte initial pour les repenser et accuser, critiquer ou simplement faire ressortir le contexte même d’exposition qui lie et détermine ces éléments.

Ce que propose Wart-Art c’est donc, non seulement de requalifier, et par la même proposer un discours critique sur les images du 11 septembre qui ont envahi notre quotidien, mais aussi d’exposer et de donner à penser le contexte d’émergence de ces images. Ce que formule donc cette oeuvre, c’est avant tout une critique de la médiatisation de attentats du 11 septembre 2001. Par là-même, Wart-Art travaille à exposer le processus même de mythification qui s’est créé quasiment instantanément autour de ces événements.

   

Donner une citation marquante, s’il y a lieu

«12 septembre 2001.
Ci-git Massoud,
Ex-invincible mort écrasé
Sous 290 000 tonnes d’amalgames…»
— Carole Zalberg

   

Noter tout autre information pertinente à l’œuvre

N/A

Captures d’écran

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    (http://www.wart-art.fr.fm/ [La page n’est plus accessible.] puis aller dans sommaire et “pourquoi ce site”)
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