Mr. Softie

En septembre 2008, lors de sa conférence intitulée « Between Reading and Looking : Experiments in Digital Text », Jason E. Lewis (poète, artiste en arts numériques et professeur à l’Université Concordia) était venu nous présenter ses différents projets en cours. Parmi ceux-ci se trouvaient évidemment Cityspeak, que le Laboratoire NT2 a accueilli dans le cadre de la 6e édition de la Nuit Blanche. Ont aussi été de la discussion les œuvres What They Speak When They Speak To Me, Passage oublié et City Wide dont on peut avoir un aperçu sur le site http://www.obxlabs.net/. Un logiciel de manipulation typographique, connu sous le nom de Mr. Softie et créé avec la collaboration de Bruno Nadeau, a aussi été présenté.

Bien qu’il se fasse plutôt discret sur le Web (http://www.mrsoftie.net), on peut admirer les résultats en navigant dans la galerie du site Web de Mr. Softie ou en visionnant la série de softies créés récemment par David Jhave Johnston que l’on peut visiter sur Glia.ca. Le logiciel se veut une solution simple d’utilisation pour les artistes qui s’intéressent à la matérialité du texte. Après l’installation du logiciel, l’utilisateur pourra employer le texte qu’il veut dans la police qu’il désire pour le torsader, l’étirer, le faire exploser, donner un effet de loupe et bien d’autres, tout cela grâce aux SoftTypes permettant d’effectuer des modifications spatiotemporelles sur la zone de texte sélectionnée (une lettre, un mot, un passage en entier), grâce à l’effet cinétique généré par la souris. Pour en donner une image plus précise, les auteurs du logiciel qualifient les SoftTypes d’outils de sculpture de textes.

L’interface d’utilisation simple permet à quiconque de s’approprier facilement le logiciel. Les images ainsi créées pourront être sauvegardées en format .tif et .pdf, donc en un format d’image standard ou vectoriel, qui donne une bonne souplesse d’utilisation lors d’un traitement ultérieur de l’image en dehors du logiciel Mr. Softie. Autre option intéressante: la capacité de capturer une séquence animée et de l’exporter (la séquence sera divisée image par image), ce qui facilite le travail d’animation dans le cas où on veut traiter le texte dans Flash, par exemple. Un outil simple, peu demandant et qui donne des résultats rapides et esthétiquement intéressants (à condition de s’appliquer, évidemment). En déplaise aux utilisateurs fonctionnant dans un environnement Mac ou Linux, le logiciel n’est disponible que pour Windows.

Image: Belvederes, par Bruno Nadeau.