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Les imaginaires du livre et de la vie littéraire. Un projet historique, sociologique et sociocritique
[Réédition] Qu’est-ce que les fictions de la vie littéraire ont à nous apprendre sur le livre, l’édition, la lecture et sur les acteurs qui animent toute la chaîne du livre? Fruits des représentations que se font les écrivains du milieu où ils évoluent, les romans qui mettent en scène la vie littéraire possèdent un savoir réflexif particulier sur l’univers du livre. C’est à ce corpus étonnamment vaste des romans de la vie littéraire du XIXe au XXIe siècle que le Gremlin (Groupe de recherche sur les médiations littéraires et les institutions) a dédié l’essentiel de ses recherches. La publication d’ouvrages collectifs et de numéros de revue (Fictions du champ littéraire et Bohème sans frontière en 2010, «Le livre dans le livre» en 2011, Imaginaires de la vie littéraire en 2012, Romans à clés en 2014) s’est ajoutée à la publication en ligne des bibliographies des romans français et québécois de la vie littéraire et d’une vaste base de données contenant des fiches détaillées de plus de 80 romans (voir le site legremlin.org). Son intense activité de rassemblement de matériel brut et d’articles d’analyse (une centaine) a permis au Gremlin de cartographier le territoire de la vie littéraire fictionnelle en France.
C’est quelques-uns de ces périmètres (la transmission de l’objet-livre, la mise en abyme du processus créateur à même la fiction, les formes de sociabilité comme les salons et les cénacles comme lieux de rencontre des acteurs fictifs principaux de la vie littéraire) que cet article s’attachera à dessiner. À titre d’exemple, je me pencherai plus longuement sur les figurations de l’éditeur dans le roman français. Autrefois presque invisibles dans les romans de la vie littéraire français, les personnages d’éditeurs abondent désormais: partant du roman qui a façonné durablement l’image fictionnelle de l’éditeur, Illusions perdues de Balzac (1839), je remonterai jusqu’à l’époque contemporaine pour étudier (chez Échenoz, Pennac, Robbe-Grillet, Christine Angot, etc.) les figurations de l’éditeur: ses traits physiques, ses lieux de sociabilité, sa fonction sociale et sa parole. Je montrerai que, contrairement à ce qui était de mise jusque dans les années 1970, cette dernière est souvent élevée à l’échelon de la parole de l’écrivain fictif pour exprimer la résistance à la marchandisation de la production littéraire.
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