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Histoire subjective, génome immortel ou l’ontologie de la mémoire

La science est une conception paradoxale per se: indépendamment des applications technologiques —ou plutôt technoscientifiques— qu’en tire l’être humain, elle n’est finalement que la révélation de ce qui constitue le réel. Et cette révélation produit un paradoxe: tant qu’il reste à découvrir, ce réel demeure inoffensif —comme un virus à l’état de latence.
C’est à ce moment-là que la science cède le pas aux technosciences. En testant ces applications sur le réel, l’humanité, dans sa fébrilité, oublie trop souvent les désastres que celles-ci ont déjà causés lorsqu’elles furent employées à des fins proprement (in)humaines. On retrouve dans Le cycle de Dune de Frank Herbert plusieurs thèmes qui renvoient à ces dérives de l’affectation des disciplines scientifiques: clonage, eugénisme et sélection génétique, mutations de l’espèce, prochain stade d’évolution de l’humanité, etc.