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A Visit from the Goon Squad

Gabriel Tremblay-Gaudette
couverture
Article paru dans Romans états-uniens, sous la responsabilité de Équipe LMP (2007)

Œuvre référencée: Egan, Jennifer. 2010. A Visit from The Goon Squad, New York: Knopf, 288p.

   

Présentation de l’œuvre

Résumé de l’œuvre

A Visit from The Goon Squad est une oeuvre littéraire de Jennifer Egan qui prend la forme d’un roman à la structure narrative relâchée s’apparentant à un recueil de nouvelles. La diégèse de chacune des parties est liée de manière étroite ou périphérique au producteur de musique Bernie Salazar, ancien musicien punk depuis reconverti en producteur musical au succès relatif. Quelques chapitres font figurer le personnage central de manière importante tandis que d’autres s’attardent sur les destinées de personnes ayant traversé la vie de Salazar à un moment ou l’autre de son existence. Le titre du livre fait référence à une expression idiosyncrasique d’un des personnages, qui utilise cette formule pour désigner le passage de la Grande Faucheuse. Le thème de la mort est donc important, mais c’est plutôt celui de la perte qui caractérise l’ensemble des chapitres-nouvelles.

   

Précision sur la forme adoptée ou sur le genre

A Visit from The Goon Squad présente une approche formelle et narrative hybride, à mi-chemin entre le roman à la cohérence relâchée et aux nouvelles interreliées.

  

Précision sur les modalités énonciatives de l’œuvre

Les focalisations narratives varient dans le roman, alternant entre la focalisation interne et externe, la narration omnisciente, un faux essai journalistique dont le style n’est pas sans rappeler celui du regretté David Foster Wallace, et le très original chapitre 12, sis dans le futur (dans la décennie 2020) où l’accélération du rythme de vie a entraîné l’apparition d’un nouveau style d’écriture s’apparentant à une présentation Powerpoint.

   

Modalités de présence du 11 septembre

La présence du 11 septembre est-elle générique ou particularisée?

La présence du 11 septembre est particularisée. Aucun des personnages principaux n’a péri dans les attentats et l’événement a eu une incidence sur les personnages du livre seulement dans la mesure où la plupart des chapitres se déroulent dans une Amérique post-11 septembre. Certains des chapitres, campés à New York, contiennent davantage d’allusions aux événements que les autres. Le dernier chapitre, «Pure Language», se déroule autour d’un concert-anniversaire célébrant la construction de nouvelles tours sur le site de Ground Zero.

   

Les événements sont-ils présentés de façon explicite?

Non. Les chapitres se déroulent chronologiquement soit avant, soit après les attentats.

   

Quels sont les liens entre les événements et les principaux protagonistes du récit (narrateur, personnage principal, etc.)?

Voir plus haut. Sasha, l’assistante de Bernie Salazar, avait pris un repas au restaurant Windows on the World quatre jours avant les attentats. Bernie, qui vit dans un quartier aisé de la région de New York et qui est membre dans un Country Club, constate qu’un froid s’installe entre lui et son voisinage suite aux attentats en vertu du teint basané de Bernie et de son nom de famille d’origine “ethnique”. Le beau-frère de Bernie, qui était en prison pendant les attentats, commente les mesures de sécurité accrues dans le New York post-9/11.

   

Aspects médiatiques de l’œuvre

Des sons sont-ils présents?

Non.

    

Y a-t-il un travail iconique fait sur le texte? Des figures de texte?

Non.

   

Autres aspects à intégrer

N/A

   

Le paratexte

Citer le résumé ou l’argumentaire présent sur la 4e de couverture ou sur le rabat

Jennifer Egan’s spellbinding interlocking narratives circle the lives of Bennie Salazar, an aging former punk rocker and record executive, and Sasha, the passionate, troubled young woman he employs. Although Bennie and Sasha never discover each other’s pasts, the reader does, in intimate detail, along with the secret lives of a host of other characters whose paths intersect with theirs, over many years, in locales as varied as New York, San Francisco, Naples, and Africa.

We first meet Sasha in her mid-thirties, on her therapist’s couch in New York City, confronting her long-standing compulsion to steal. Later, we learn the genesis of her turmoil when we see her as the child of a violent marriage, then as a runaway living in Naples, then as a college student trying to avert the suicidal impulses of her best friend. We plunge into the hidden yearnings and disappointments of her uncle, an art historian stuck in a dead marriage, who travels to Naples to extract Sasha from the city’s demimonde and experiences an epiphany of his own while staring at a sculpture of Orpheus and Eurydice in the Museo Nazionale. We meet Bennie Salazar at the melancholy nadir of his adult life—divorced, struggling to connect with his nine-year-old son, listening to a washed-up band in the basement of a suburban house—and then revisit him in 1979, at the height of his youth, shy and tender, reveling in San Francisco’s punk scene as he discovers his ardor for rock and roll and his gift for spotting talent. We learn what became of his high school gang—who thrived and who faltered—and we encounter Lou Kline, Bennie’s catastrophically careless mentor, along with the lovers and children left behind in the wake of Lou’s far-flung sexual conquests and meteoric rise and fall.

A Visit from the Goon Squad is a book about the interplay of time and music, about survival, about the stirrings and transformations set inexorably in motion by even the most passing conjunction of our fates. In a breathtaking array of styles and tones ranging from tragedy to satire to PowerPoint, Egan captures the undertow of self-destruction that we all must either master or succumb to; the basic human hunger for redemption; and the universal tendency to reach for both—and escape the merciless progress of time—in the transporting realms of art and music. Sly, startling, exhilarating work from one of our boldest writers.

Source: http://www.randomhouse.com/book/201020/a-visit-from-the-goon-squad-by-je… [Page consultée le 7 septembre 2023]

   

Intentions de l’auteur (sur le 11 septembre), si elles ont été émises

N/A

   

Citer la dédicace, s’il y a lieu

For Peter M., with gratitude

   

Donner un aperçu de la réception critique présente sur le web

Le site Web de Jennifer Egan contient une section où sont recenscées des citations des critiques favorables de son oeuvre: http://jenniferegan.com/reviews/a-visit-from-the-goon-squad [Page consultée le 7 septembre 2023]

   

Impact de l’œuvre

Impact inconnu

  

Pistes d’analyse

Évaluer la pertinence de l’œuvre en regard du processus de fictionnalisation et de mythification du 11 septembre

A Visit from The Goon Squad est l’un des meilleurs romans de ce qu’on peut maintenant appeler “l’ère post-11 septembre 2001”. Si le roman ne prend pas les attentats comme thème principal, il aborde de manière intempestive certains aspects des événements de manière judicieuse et originale. On n’y parle pas tant des victimes et du carnage que des changements plus subtils survenus après les attentats, comme l’absence des tours dans le skyline de Manhattan, le climat de suspicion et de sécurité accrue dans les années suivant les attaques et les allusions au pouvoir destructeur d’une attaque de kamikazes. Le dernier chapitre se déroule dans un futur indéterminé où de nouvelles tours sont reconstruites à l’emplacement du World Trade Center; la construction de ces tours met un baume sur les plaies des citoyens de New York et donne lieu à une célébration festive plutôt qu’un rituel de commémoration lourd et accablant.
L’oeuvre d’Egan est un bel exemple de la manière dont le 11 septembre, sans être au centre d’un roman, peut être un aspect récurrent de la vie des personnages, et, dans un sens plus large, toujours présent dans la conscience collective, bien que cette présence n’ait plus la vivacité et la charge émotive intense des mois suivants les attaques. On peut parier que l’approche d’Egan est un cas type de l’emploi que feront les écrivains américains contemporains du 11 septembre quand celui-ci ne sera pas le thème central d’une oeuvre; une présence atténuée, mais indélébile dans la conscience collective de la société américaine et dans la psyché de ses citoyens.
    

Donner une citation marquante, s’il y a lieu

“But she hated the neighborhood at night without the World Trade Center, whose blazing freeways of light had always filled her with hope.” P.10

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Sasha gave him a quizzical look. “It wasn’t two years”, she said. “It was five”.

“Why so sure?”

“Because last time, I came to their house after a meeting at Windows on the World.”

It took Bernie a minute to comprehend this. “oh,” he finally said. “How close to—“

“Four days”

“Wow. I never knew that”. P. 26

—–

“It’s incredible,” Sasha said. “how there’s just nothing there”

Astounded, Bernie turned to her. Was it possible that she’d followed his musical rant to its grim conclusion? Sasha was looking downtown, and he followed her eyes to the empty space where the Twin Towers had been. “There should be something there, you know?” she said, not looking at Bernie. “Like an echo. Or an outline”.

Bernie sighed. “They’ll put something up,” he said. “When they’re finally done squabbling”.”

“I know.” But she kept looking sough, as if it were a problem her mind couldn’t solve. P. 28

—–

Jules, le beau-frère de Bernie Salazar, commente combien le monde a changé:

« I go away for a few years and the whole fucking world is upside down. (…) Buildings are missing. You get strip-searched every time you go to someone’s office. Everybody sounds stones, because they’re e-mailing people time they’re talking to you.” P. 94

——

Bosco, un musicien que Stephanie représente, veut faire une dernière tournée intitulée le Suicide Tour, en expliquant que « Suicide is a weapon; that we all know. But what about an art »? p. 98

   

Noter tout autre information pertinente à l’œuvre

N/A

  

Couverture du livre

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