Article d'une publication

9/11 and Home

Chloé Tazartez
couverture
Article paru dans Romans états-uniens, sous la responsabilité de Équipe LMP (2007)

Œuvre référencée: Paulson, Mark. 2008. 9/11 and Home, Denver: Outskirts Press, 213p.

Disponible sur demande (Fonds Lower Manhattan Projecau Labo NT2)

Présentation de l’œuvre

Résumé de l’œuvre

Mark Paulson est avocat pour une compagnie d’assurances. Venu à New York pour préparer un témoin, il ne peut pas rentrer comme prévu à Chicago : son premier vol est annulé pour cause de tempête, son second ne décolle pas de Newark le matin du 11 septembre 2001 à cause des attentats.

Ce livre est le récit des quelques jours que Paulson passe à l’hôtel The Ambassador en attendant de pouvoir prendre un autre avion pour rentrer chez lui. De l’aéroport de Newark, les passagers ont vu les tours s’enflammer et s’effondrer en direct. Frappés d’horreur, ils cherchent à comprendre ce qui se passe à travers les informations télévisées. La police fédérale arrive en masse à l’aéroport et établit son siège dans l’hôtel où loge le narrateur. Plus personne ne pourra entrer dans l’hôtel s’il en sort. Dans ce microcosme, des liens se tissent, des groupes se forment. Des drogués s’autorisent un trip à la piscine de l’hôtel, sous les yeux des agents qui ont bien d’autres choses à faire. Et puis, les circonstances justifient le besoin de s’évader de la réalité. Mark, le narrateur, noue une amitié avec Ian, qui aurait dû se trouver dans un des avions qui ont percuté les tours. L’angoisse de ne pas savoir ce qui se passe, l’inquiétude pour les proches qui sont censés se trouver au World Trade Center, l’intransigeance de la police, le besoin d’un retour à la normale le plus rapidement possible créent l’atmosphère du récit, pourtant ponctué de scènes joviales où chaque personnage cherche auprès des autres une certaine forme de réconfort.

Précision sur la forme adoptée ou sur le genre

Témoignage plus que roman.

Précision sur les modalités énonciatives de l’œuvre

La narration est à la première personne du singulier, le récit se déroule sur un style très oral, revendiqué par le narrateur-auteur qui s’en explique dans la préface intitulée « Why I Wrote This Book This Way », formant le pacte autobiographique. Le récit est découpé en chapitre numérotés, parfois accompagnés d’un sous-titre.

Modalités de présence du 11 septembre

La présence du 11 septembre est-elle générique ou particularisée?

La présence du 11 septembre est particularisée, il s’agit principalement du World Trade Center, même s’il est question des autres avions à travers les informations.

Les événements sont-ils présentés de façon explicite?

Les événements sont décrits pas à pas, à partir de l’expérience du narrateur. Il nous parle de ce qu’il voit, c’est-à-dire surtout les nuages de fumée et les tours en flammes. Ce qu’il nous décrit surtout, ce sont toutes les questions qu’il se pose avec les autres passagers, concernant ce qui est en train de se passer. Il décrit les images qui passent en bouclent sur CNN.

ii) Des moyens de transport sont-ils représentés? Quelle est leur fonction? Sont-ils simplement évoqués ou mis en scène?

L’avion est très présent puisque tout le récit se déroule soit dans l’aéroport, soit dans l’hôtel à côté de l’aéroport, mais il n’est pas mis en scène. On apprend simplement que Ian aurait dû se trouver sur l’un des deux avions ayant percuté les tours.

iii) Les médias ou les moyens de communication sont-ils représentés? Quelle est leur fonction? Sont-ils simplement évoqués ou mis en scène?

Les médias et particulièrement les bulletins télévisées sont les seuls moyens par lesquels Mark et ses compagnons ont accès à l’information. Mark explique qu’il souhaite lire un quotidien le 12 septembre mais ne trouve pas d’endroit tranquille où le lire, et ne le lira finalement pas. Les médias sont donc fortement présents mais pas du tout mis en scène.

Quels sont les liens entre les événements et les principaux protagonistes du récit (narrateur, personnage principal, etc.)?

Mark Paulson est le narrateur-auteur du récit. Il était dans un avion en partance pour Chicago lorsqu’on demanda aux passagers de descendre en leur expliquant que l’avion ne décollerait pas à cause d’un problème au World Trade Center. Paulson reste coincé plusieurs jours dans un hôtel à attendre que les vols soient de nouveau autorisés et qu’il puisse rentrer chez lui.

Ian aurait dû se trouver dans un des avions qui se sont écrasés sur les tours jumelles, mais il ne s’est pas levé et a manqué son vol. Il était venu à New York pour demander sa petite amie en mariage et repartait fraîchement fiancé. Sa petite amie, elle, travaille dans les tours mais n’est pas arrivée à l’heure au bureau et a survécu aux attentats.

Les autres personnages du roman sont soit des passagers coincés comme Mark et Ian dans l’aéroport, soit des agents fédéraux, soit des membres du personnel de l’hôtel. Tous ont été des témoins direct de l’embrasement des tours.

Il y a également le chauffeur de taxi qui conduit Mark à la pharmacie. Il est d’origine arabe et tente de polémiquer avec Mark en lui disant que c’est une vraie tragédie ce qui s’est passé, mais qu’il fallait s’y attendre à cause de la politique extérieure des Etats-Unis. Mark refuse totalement la discussion, furieux, il demande simplement au chauffeur de mettre la radio sur une chaîne d’information, lui faisant comprendre qu’il ne le paie pas pour discuter.

Aspects médiatiques de l’œuvre

Des sons sont-ils présents?

Pas de son.

Y a-t-il un travail iconique fait sur le texte? Des figures de texte?

Pas de travail iconique.

Autres aspects à intégrer

N/A

Le paratexte

Citer le résumé ou l’argumentaire présent sur la 4e de couverture ou sur le rabat

« On September 10, 2001, a haggard Chicago lawyer just wanted to go home. But the weather in Newark, and a little thing called 9/11, got in his way. Let’s just start with this, though : 9/11 and home is NOT truly a 9/11 book, so feel free to place any knee-jerk red flags you may think you see safely into your natty little pocket. That quite historic event is merely the backdrop for this irreverent, brutally honest and compelling, true story of both temporary and life-long friends facing a wild assortment of unique challenges. Those challenges initially derive from the tragedy we’re all so familiar with. In actually, however, this is no more “another 9/11 book” than Titanic was a movie about “proper boat maintenance.” This book is decidedly different, and actually represents an entirely unique style of writing. A new genre.

9/11 and Home is a highly quirky memoir/work-of-narrative-non-fiction which creatively chronicles a rapid-fire, page turning array of intense, and alternately quite funny, experiences and relationships forged by strangers from around the U.S. and the world during the week of the attacks. It’s simply a very humorous, and alternately compelling, recounting of one stressed-out attorney’s experiences while stranded for a week in a huge Newark hotel after eye-witnessing each Trade Center tower collapse upon themselves. Life, death, sex, drugs, race, religion, politics – it’s all here.

As opposed to stories of direct victims, caregivers or rescuers during that week, this book is about how the rest of us experienced 9/11. And “Home” is what the book is ultimately about : what home actually is, what it means to us as Americans, and all of our individually funny, weird, sad, great, and very-personal impressions of it. 9/11 and Home is about just that. »

Intentions de l’auteur (sur le 11 septembre), si elles ont été émises

Les intentions de l’auteur sont mentionnées dans la préface du texte intitulée « Why I Wrote This Book This Way » :

“Befitting its subject-matter, this book is written in a unique manner : a strange fusion of classic prose and realistic conversational style. Essentially, I wrote the book to myself and my friends, using typically direct voice in which we ordinarily speak to each other (usually trying to be somewhat humorous). In any event, it’s as if I were telling them my story while sitting on someone’s back porch. Like the many new “friends” I made in Newark during 9/11, I cordially invite you to join the club for a time.”

Citer la dédicace, s’il y a lieu

Pas de dédicace.

Donner un aperçu de la réception critique présente sur le web

http://www.herald-review.com/lifestyles/article_440a57a3-a705-5232-bc9d-f2db737adc4b.html [Page consultée le 7 septembre 2023]
http://markdpaulson.blogspot.com/ (c’est le blog de l’auteur, mais qui est inactif depuis 2008.) [Consulté le 7 septembre 2023]
http://www.librarything.com/work/6093302/reviews [Page consultée le 7 septembre 2023]

Impact de l’œuvre

L’impact est faible au regard du nombre d’articles que l’on trouve à son propos. L’ouvrage reste facilement trouvable.

Pistes d’analyse

Évaluer la pertinence de l’œuvre en regard du processus de fictionnalisation et de mythification du 11 septembre

Comme le signale très clairement la quatrième de couverture, ce n’est pas un roman du 11 septembre, les événements ne servent que de toile de fond à ce récit à la première personne. Ils sont à l’origine de la situation qui regroupe les personnages dans un lieu clos pendant une semaine. Ils créent le microcosme. Servant également d’explication à tous les comportements des personnages (aussi bien au narrateur qu’aux agents fédéraux), les attentats ne sont pourtant ni fictionnalisés (nous sommes dans une sorte de témoignage), ni mythifiés. Ils ne sont pas plus problématisés par le narrateur qui ne fait que se poser des questions quant au comment, au pourquoi et au qu’est-ce qu’il se passe, sans réellement s’intéresser aux réponses. L’exemple le plus flagrant est la scène avec le chauffeur de taxi d’origine arabe. Lorsque le chauffeur commence à émettre l’hypothèse que les États-Unis ont peut-être leur part de responsabilité, Mark refuse d’entamer toute discussion en ce moment de choc, il n’admet aucune explication ni même une ébauche d’explication.

Le 11 septembre est une parenthèse marquante dans la vie du narrateur, mais est tout de même présenté comme une parenthèse : son quotidien perturbé, Paulson vit une expérience particulière dans le microcosme de l’hôtel, mais il reprend son quotidien avec l’avion qui le ramène à Chicago, moment qui clôt le récit.

Témoignage donc plus que roman, ce récit est comme une histoire que le narrateur raconterait à ses amis sous la véranda.

Donner une citation marquante, s’il y a lieu

« About ten minutes after staking out a spot on the walkway window, we all watched the harrowing sight of the south tower’s collapse.
My God ! God. Complete silence for a moment. Silence. Deafening, inside-my-head silence. I then heard, felt, and visually witnessed a collective sinking of hearts. That sadly unforgettable silence was then broken by the sounds of gasps, and then crying, and heavier crying. That was followed by what I can only describe as controlled – no, « almost controlled » – no, you know what ? Fuck that ! This was full-blown, actual, fucking, panic ! And there was a lot more crying. One of the iconic World Trade Center towers was now gone. Completely gone ! Forever. It was there a minute ago, burning, and now it was gone.
I remember a lot of crying. The world was crying. » (pp.28-29)

Noter tout autre information pertinente à l’œuvre

N/A

Couverture du livre

Ce site fait partie de l'outil Encodage.