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11 september

Émilie Houssa
couverture
Article paru dans Œuvres web, sous la responsabilité de Équipe LMP (2007)

Œuvre référencée: Augustynowicz, Artur. 2001. 11 september. Œuvre web (désormais hors-ligne)

  

Présentation de l’œuvre

Résumé de l’œuvre

11 september d’Artur Augustynowicz est une œuvre-montage autour du thème des attentats du 11 septembre à New York. Sur un fond blanc est présentée une composition rectangulaire d’images qui se succèdent les unes aux autres en fondu enchaîné (figure cinématographique qui, par un jeu de transparence, fond littéralement une image dans une autre pour passer de l’une à l’autre). Ce montage en fondu donne une impression de mouvement constant dans l’œuvre, mais ce sont toujours les mêmes images qui reviennent. Les images restent à une place déterminée de la composition et apparaissent et disparaissent à un rythme régulier même si, en fait, aucune image n’apparaît ou ne disparaît vraiment. Le jeu de transparence sur lequel repose le fondu enchaîné donne aux images une présence particulière: elles semblent toujours être en apparition. Pour accentuer cet effet, l’image centrale représentant les tours du World Trade Center en flammes (seule image à représenter concrètement un élément des attentats du 11 septembre) est constamment légèrement recadrée. Autour de cette image viennent et passent des éléments sur des images fixes qui se fondent les unes dans les autres. La bordure du bas de l’œuvre se compose de passants en marche qui se détachent en petites silhouettes noires sur un fond coloré. La partie gauche de cette frise s’efface régulièrement pour laisser apparaître un camion de pompier. À l’extrême gauche de cette frise se détache une borne-fontaine fluorescente qui rappelle l’aigle également fluorescent placé dans le haut gauche de la composition. Entre les deux, un feu de circulation au rouge ne bouge pas. Dans le coin droit du haut l’image d’un hélicoptère et d’une personne courant se fondent sans cesse. L’ensemble construit une vision multiple à la fois synthétique et décomposée du 11 septembre, puisque chaque élément présenté donne sens à un autre.

  

Précision sur la forme adoptée ou sur le genre

Collage photographique monté en fondu enchaîné.

  

Précision sur les modalités énonciatives de l’œuvre

L’œuvre propose un montage photographique dont le déroulement est régulier et qui joue sur les effets de transparence du fondu enchaîné. Ce travail peut s’apparenter à un “patchwork visuel” dont le montage et la narration (aussi fragmentaire soit-elle) finaux sont laissés au soin du spectateur de l’œuvre.

  

Modalités de présence du 11 septembre

La présence du 11 septembre est-elle générique ou particularisée?

La présence du 11 septembre est générique dans cette œuvre, en dehors de la représentation des tours en feu dans une image. Chacune des images mise en présence dans ce collage évoque les attentats de New York de façon plus ou moins explicite.

  

Les événements sont-ils présentés de façon explicite?

Comme énoncé précédemment, les images choisies évoquent de façon plus ou moins explicite les attentats du 11 septembre. L’un des images présente les tours en flammes et en feu. Mais les autres images présentent des éléments qui, pris séparément, ne font pas directement allusion au 11 septembre. C’est le montage de l’ensemble qui change la signification de l’élément montré comme un camion de pompier, un hélicoptère, des buildings et des taxis qui, dans ce contexte d’exposition, semblent tous relater les attentats de New York.Des moyens de transports sont donc présents dans cette œuvre (camion de pompier, hélicoptère, taxi), ils permettent de situer l’action et sont pris comme des «déclencheur d’évocation». Dans cette même perspective, aucun moyen de communication n’est concrètement montré dans l’œuvre mais l’ensemble de 11 september travaille à dénoncer la vision du 11 septembre imposée par les médias.

  

Quels sont les liens entre les événements et les principaux protagonistes du récit (narrateur, personnage principal, etc.)?

Ne s’applique pas.

  

Aspects médiatiques de l’œuvre

Des sons sont-ils présents?

L’œuvre est muette.

  

Y a-t-il un travail iconique fait sur le texte? Des figures de texte?

Ne s’applique pas.

  

Autres aspects à intégrer

N/A

  

Le paratexte

Citer le résumé ou l’argumentaire présent sur la 4e de couverture ou sur le rabat

«I’m a visual thief. Artistic criminal. I steal images. I break copyright laws. I plagiarize and appropriate. I “copy” and “paste”. I deconstuct, reconstruct, recontextualize, juxtapose the pilferered material. I mix and remix, morph and reproduce. I displace meaning. I reuse and recycle. I confuse, obfuscate, stretch the truth and invent lies. I’m a parasite that feeds on a corpse of (post)modern culture. I’m doing this because I have nothing original to say. I feed on stories of others.» Artur Augustynowicz1https://web.archive.org/web/20060112024804/http://augart.tripod.com/ [Page consultée le 3 août 2023]

  

Intentions de l’auteur (sur le 11 septembre), si elles ont été émises

N/A

  

Citer la dédicace, s’il y a lieu

Aucune.

   

Donner un aperçu de la réception critique présente sur le web

N/A

  

Impact de l’œuvre

Impact inconnu

  

Pistes d’analyse

Évaluer la pertinence de l’œuvre en regard du processus de fictionnalisation et de mythification du 11 septembre

L’œuvre d’Artur Augustynowicz se construit, comme évoqué plus haut, sur le jeu entre représentation et évocation. Le collage de différents éléments qui, pris séparément, n’évoquent pas forcément le attentats du 11 septembre, construit une vision des événements. L’œuvre travaille donc les processus de fictionnalisation et de mythification autour des attentats.Le principe d’apparition constante des images qui forment l’œuvre travaille précisément le principe d’évocation. Ces images en transparence laissant voir sans représenter concrètement et pleinement les attentats, il appartient aux spectateurs de l’œuvre de recréer, par leur montage, une vision et une lecture de l’événement. Ce flou caractéristique de 11 september démontre, plus qu’il ne montre, notre lecture formatée de ce que l’on croit déterminer et définir les attentats du 11 septembre.Le principe de «patchwork visuel», qu’on peut aussi nommer found-footage, permet souvent de dénoncer une vision totalisante d’un événement en reprenant des images ou des éléments dont la lecture, dictée par les médias, est devenue automatique. Comme l’artiste l’énonce, le processus d’un réinvestissement des restes permet de décomposer, recomposer et dépasser une vision normée et imposée par les organes officiels de communication.

   

Donner une citation marquante, s’il y a lieu

N/A

  

Noter tout autre information pertinente à l’œuvre

N/A

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