Colloque, 24 avril 2014
Trauma et texte dans l’extrême contemporain au féminin
Parmi les nombreux textes qui peuplent le paysage littéraire français des deux dernières décennies, on constate une quantité non négligeable de récits, souvent d’ordre autobiographique et rédigés par des femmes, qui se consacrent justement à l’écriture de l’extrême, c’est-à-dire à la représentation des expériences traumatiques ou catastrophiques où priment l’abject, la souffrance, l’insupportable. Il s’agira dans cette communication d’examiner certaines formes et figures discursives qui caractérisent l’écriture difficile et douloureux du trauma chez quatre auteures de l’extrême contemporain français: Annie Ernaux (la violence familiale dans La Honte), Camille Laurens (le deuil dans Philippe), Geneviève Brisac (la maladie dans Petite) et Danièle Sallenave (le viol dans le texte éponyme). Si le trauma est conçu par les théoriciens comme une aporie énigmatique, un nœud de paradoxes, un défi à la narration, il n’en reste pas moins qu’il incite à sa propre représentation, engendrant ainsi des récits qui se révèlent les lieux de sa resignification.
Professeure au Département d’études françaises et au Centre de littérature comparée à l’Université de Toronto, Barbara Havercroft est l’auteure de nombreuses publications sur les écrits autobiographiques contemporains (en particulier, au féminin), sur la littérature française de l’extrême contemporain, sur la rencontre littéraire entre féminisme et postmodernisme dans la prose française, québécoise et allemande récente, sur les récits de trauma et sur les théories de l’énonciation.