Colloque, 25 août 2016
La littérature aux prises avec le réel: imaginaires de l’hybride selon Christian Garcin et Antoine Volodine
«C’est en considérant l’activité littéraire comme mise en forme textuelle du processus d’imagination que j’aimerais parler de deux romans français contemporains qui, en utilisant les ressources du surnaturel, construisent un univers fictionnel qui joue sur la mise en scène du réel et de l’irréel. J’utilise ici le terme de réel dans sa définition comme élément hors du texte, qui précède le texte, et non pas comme élément fictionnel de nature réaliste. Au contraire, j’emploie le terme de surnaturel comme construction fictionnelle dans le texte et non pas comme des événements surnaturels qui pourraient se produire dans la réalité.
Les deux auteurs dont je vais parler, Antoine Volodine et Christian Garcin, partagent un univers littéraire particulièrement riche dans lequel les shamans, les sorciers et les fantômes se mêlent de manière intime à la description de notre monde contemporain. Les livres de Garcin sont le plus souvent dédiés au voyage, intérieur comme extérieur. L’univers de Volodine, lui, est plus sombre et hanté par les ruines d’une utopie égalitariste et décrit un monde post-apocalyptique dans lequel les voix se démultiplient pour continuer à faire exister la communauté des survivants envers et contre l’ennemi capitaliste.
Les thèmes de l’identité, de l’espace-temps et du métissage entre réalité et fiction sont au centre de leurs oeuvres et guideront mon analyse aujourd’hui. J’ai choisi de travailler en particulier sur deux romans, La piste mongole et Terminus radieux.»