Colloque, 7 septembre 2012

«India Song»: oeuvre d’art totale?

Nathalie Segeral
couverture
Le Cinéma de Marguerite Duras: l’autre scène du littéraire?, événement organisé par Sylvano Santini, Caroline Proulx et Bertrand Gervais

Dans quelle mesure Duras parvient-elle, avec India Song, à réaliser une Gesamtkunstwerk, une oeuvre d’art totale? En voulant englober tous les arts et offrir un contrepoint à ce qu’elle appelle le «cinéma commercial», produit-elle toujours du cinéma? J’avance l’hypothèse que son oeuvre prise dans son ensemble s’approche de l’idéal de la Gesamtkunstswerk. Cependant, ne peut-on dire que c’est aussi son propre cinéma que Duras a tué, puisque, après ce film, il n’existe plus ni intrigue ni acteurs? L’absence de ces caractéristiques essentielles questionne la possibilité même du cinéma. India Song rejette le primat assigné à la bande image, en faisant intervenir l’espace off et en créant deux films au lieu d’un: le film de l’image et le film du son. Il est donc possible de le considérer comme un film touchant à la limite même du cinéma et permettant une redéfinition de ce concept.

Nathalie Segeral est professeure au Virginia Polytechnic Institute.

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