Colloque, 19 novembre 2021
«Frankenstein» et les régimes de l’adaptation: le problème de l’intertextualité
En 2019, Anthony Morin-Hébert a mené une recherche, sous la supervision de Jean-François Chassay, dont l’objectif principal semblait simple: établir deux bibliographies qui recenseraient le plus d’adaptations possibles de Frankenstein. La première bibliographie se devait de contenir les adaptations déclarées, les oeuvres pour lesquelles le lien de filiation était assumé, c’est-à-dire celles qui reprennent le récit du scientifique Victor Frankenstein créant son monstre, qu’elles soient très fidèles au roman de Mary Shelley ou qu’elles se permettent de nombreuses libertés ainsi que les oeuvres dans lesquelles on retrouve la présence effective d’un des deux personnages principaux du récit. Souvent, ces productions énoncent clairement leur rapport à Frankenstein dans leur titre. L’élaboration de la deuxième bibliographie s’est avérée plus délicate. Celle-ci dressait les limites de ce que Jean-François Chassay avait surnommé «la périphérie», c’est-à-dire les oeuvres pouvant rappeler ou évoquer le récit de Frankenstein sans pour autant en reprendre clairement et de manière déclarée les thèmes principaux. À coup d’allusions, de reprises et de remédialisations profondément camoufflées ou plutôt apparentes, ces oeuvres tendent à déformer le récit originel à tel point qu’il en devient parfois méconnaissable. Anthony Morin-Hébert livre quelques unes des réflexions et des problématiques qu’ont suscité cette recherche.