Table ronde, 31 janvier 2012
Actions poétiques, résistances du politique: le bilan ambigu de «Toi aussi, tu as des armes»
Des décénnies après la déclaration de Francis Ponge sur la nécéssité de désaffubler la poésie, de sortir du manège et de quitter le rond-rond poétique, des écrivains s’inspirent toujours de sa démarche pour définir ce que peut être la poésie à l’ère actuelle, dans ce monde supposé post-avant-garde où les expérimentation des années 1970 ont fait place à ce qu’on a qualifié comme retour du lyrisme. Ce retour vers une conception plus classique du poême était supposé palier à la désaffection qui minait un domaine poétique qu’on disait être devenu trop aride et trop hermétique après des années de formalisme.
Pour cette présentation je me concentrerai sur un livre qui, par les écrivains qu’il rassemble et les questions qu’ils pose, m’a paru apte à dresser le portrait d’une part du domaine poétique, celle associée naguère à sa frange la plus expérimentale. Les éditions La Fabrique, qui n’ont jamais publié de poésie, ont fait paraitre il y a quelque mois un collectif consacré à cette pratique intitulé Toi aussi, tu as des armes.
Laurence Côté-Fournier est candidate au doctorat à l’Université du Québec à Montréal et travaille sur l’imaginaire politique et poétique de la rhétorique dans les œuvres de Michel Leiris, Jean Paulhan et Francis Ponge. En plus d’avoir été membre du comité de rédaction de la revue Salon Double, pour laquelle elle a écrit de nombreux articles, elle a publié des essais dans Nouveau Projet, Pop-en-stock et codirigé le cahier ReMix «Un malaise américain: variations sur un présent irrésolu» pour l’OIC. Elle collabore régulièrement au cahier critique de la revue Liberté.