Colloque, 7 juin 2010

L’avenir de l’avant-garde sans avenir: de Pinget à Toussaint

Christophe Meurée
couverture
Imaginer l’avant-garde aujourd’hui. Enquête sur l’avenir de son histoire, événement organisé par Bertrand Gervais et Sylvano Santini

Robbe-Grillet disait de Robert Pinget qu’il représentait déjà l’avenir du Nouveau Roman (le qualifiant de Nouveau Nouveau romancier). Or, Pinget lui-même n’a jamais participé qu’avec beaucoup de distance au mouvement et n’a jamais produit de discours théorique. Par contre, l’on trouve au fil de ses œuvres la construction d’un imaginaire de l’avant-garde (qui nomme d’ailleurs le Nouveau Roman et les éditions de Minuit qui l’abritent). Cet imaginaire est profondément négatif (quoique très cocasse), puisque Pinget y stigmatise la question du progrès artistique et l’ennui inqualifiable qui émane des théorisations sur le sujet. Pis, il qualifie, dans ses derniers entretiens (1993), la notion de postmoderne d’absurdité.

Pourtant, Robbe-Grillet avait sans doute raison, puisque la génération de Minuit (tant Échenoz qu’Oster, Gailly ou Toussaint) qui a suivi s’est bien davantage inspirée de Pinget que des autres nouveaux romanciers.

Il s’agit donc dans cette communication d’explorer d’une part l’imaginaire de l’avant-garde de l’écrivain suisse et d’en dégager une certaine vision négative du temps et de l’art du temps pour ensuite la confronter à la génération suivante par le biais de l’exemple de Toussaint qui –même s’il nomme plus volontiers Beckett ou Robbe-Grillet– inscrit son imaginaire du temps dans la continuité de celle de Pinget, dessinant l’avenir immédiat dans les traces du passé.

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