Entrée de carnet

Hans Belting et le monde des images

Bertrand Gervais
couverture
Article paru dans Toucher une image, sous la responsabilité de Bertrand Gervais et Sylvano Santini (2015)

Quelques citations de Pour une anthropologie des images de Hans Belting.

La perpective anthropologique de Hans Belting sur l’image, développée dans Pour une anthropologie des images (Paris, Gallimard, 2004), permet de repenser la façon dont nous nous servons des images et les comprenons. Belting pense l’image ou ce qu’il nomme la fonction image dans le cadre d’une triade:  image-médium-spectateur ou image-dispositif visuel – corps vivant.
Il explique ainsi que: « Une ‘image’ est plus que le produit d’une perception. Elle apparait comme le résultat d’une symbolisation personnelle ou collective. Tout ce qui se passe sous nos yeux, qu’il s’agisse de la vision physique ou du regard intérieur, se laisse donc élucider et transformer en image. Aussi la notion d’image, si on veut bien la prendre au sérieux, ne saurait-elle être en définitive qu’une notion anthropologique. Nous vivons avec des images et nous comprenons le monde en images. Ce rapport vivant à l’image se poursuit en quelque sorte dans la production extérieure et concrète d’images qui s’effectue dans l’espace social et qui agit, à l’égard des représentations mentales, à la fois comme question et réponse, pour employer une formulation toute provisoire. » (2004 [2001], p. 18)
« Aux yeux de l’anthropologue, l’homme n’apparaît pas comme le maitre de ses images,  mais – ce qui est tout différent – comme le ‘lieu des images’ qui occupent son corps : il est livré aux images qu’il produit, encore qu’il n’ait de cesse de vouloir les dominer. » ((2004 [2001], p. 18)
« L’homme est naturellement le lieu des images. Naturellement, parce qu’il est un lieu naturel des images, une sorte d’organe vivant pour les images. En dépit de tous les dispositifs et agencements au moyen desquels nous émettons et stockons aujourd’hui des images, en dépit, également,   de leur prétention à établir et à exercer des normes, il n’y a que l’homme qui soit le lieu où des images sont perçues et interprétées dans un sens vivant (donc éphémère, difficilement contrôlable, etc.) » (2004 [2001], p. 77)

Ouvrage référencé: Belting, Hans. 2004. Pour une anthropologie des images. Paris : Gallimard, 346 p.

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