Article d'une publication
Une «vaillante phalange» contre de «vieux pontifes». La réception des «Soirées du Château Ramezay» dans le journal Les Débats
Lancé le 2 avril 1900, le recueil Les Soirées du Château de Ramezay rassemble un choix de textes présentés lors des quatre soirées publiques de l’École littéraire de Montréal en 1899. Il contient essentiellement des poèmes et morceaux en prose de seize des membres du cercle ainsi que quelques contes, un acte du drame inédit Véronica de l’éminent président d’honneur Louis Fréchette et le texte d’une conférence sur le symbolisme prononcée par Jean Charbonneau. Dédié «À la France/à la mère patrie», l’ambitieux recueil, conçu pour être présenté à l’Exposition universelle de Paris en guise de témoignage de la vigueur de l’esprit français au Canada, constitue une entreprise hautement patriotique et bénéficie d’une diffusion peu commune dans le monde éditorial du tournant du vingtième siècle.
La réception montréalaise du recueil, typique de la critique de presse de l’époque, est généralement positive bien que superficielle, et les analyses de fond promises par plusieurs journaux sont dans tous les cas reléguées aux oubliettes. On ne retrouve donc guère plus, dans les petits journaux de la métropole comme Le Monde illustré, Le Passe-temps ou La Petite revue, que la publication d’accusés de réception du recueil, de poèmes ou de photos de membres du cercle. La Presse et La Patrie consacrent quant à eux quelques articles au lancement du recueil de l’École et reproduisent de loin en loin des articles de journaux français qui félicitent non sans complaisance nos jeunes poètes du témoignage d’attachement à la mère patrie que représente Les Soirées du Château de Ramezay.