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Une poétique de la résistance
À moins de vivre coupé du monde et de toute source d’information, nul ne peut ignorer la pression que nous exerçons sur la planète et les conséquences que nous en subissons déjà. On accuse tour à tour l’individualisme, le capitalisme, l’État, la bureaucratie ou encore les États-Unis, mais imputer l’entière responsabilité à une seule de ces causes, sans tenir compte de la complexité du monde, tiendrait de l’erreur intellectuelle.
Cependant, cibler un seul de ces responsables possibles (l’individualisme par exemple) permet d’en dégager l’apport tout en révélant les liens inextricables qu’il entretient avec l’ensemble des causes de notre désarroi face à l’avenir. En effet, la société actuelle, où chacun se préoccupe plus de ses objectifs personnels que de ceux de la communauté, ignore «la relation entre les actes et leurs conséquences sociales» au point de mettre en danger la biodiversité, y compris l’espèce humaine. C’est qu’une «attention atomiste à nos objectifs individuels dissout la communauté et nous sépare les uns des autres».