Entrée de carnet

Publication numérique: mise à jour et censure

Simon Brousseau
couverture
Article paru dans Délinéaires (2009), sous la responsabilité de Laboratoire NT2 (2009)

Hubert Guillaud, sur son blogue La Feuille : Observer l’innovation pour comprendre les enjeux de l’édition électronique, soulève aujourd’hui une question épineuse qui rejoint directement les préoccupations du Laboratoire NT2 relativement aux modalités d’archivage des arts et littératures numériques.

(Photographie tirée de la gallerie Flickr de Jeanne Avril)

Rapportant les propos de Nicholas Carr qui s’inquiète de la facilité avec laquelle des éditeurs pourraient bientôt mettre à jour les livres électroniques stockés dans nos ordinateurs, Guillaud réfléchit aux dangers liés à cette éventualité. Concrètement, nous apprenons qu’il serait possible qu’un lecteur ayant acheté un livre électronique se retrouve avec une 2e, 3e édition de celui-ci sans même savoir quelles ont été les modifications apportées au texte original. Ainsi, l’immatérialité de ce type de publication ouvre grande la porte à une forme de censure affinée dans la mesure où les traces des modifications seraient pratiquement indétectables. Toutefois, Guillaud nous rappelle que nous n’en sommes pas encore là, d’abord parce que la tendance des éditeurs est d’abord de faire payer les lecteurs pour les mises à jour plutôt que d’opérer celles-ci à leur insu.

Néanmoins, la simple éventualité de ce contrôle des écrits numériques par les éditeurs à de quoi faire réfléchir. Elle met en évidence l’importance qu’il y a à penser aux moyens qui devront être mis en place pour conserver des traces des publications numériques et aux techniques de stockage que ce souci d’archivage rend nécessaire. À suivre…

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