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L’hivernité et la nordicité comme éléments d’identification identitaires dans les oeuvres des écrivains émigrés du Québec

Daniel Chartier
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Article paru dans Imaginaire du roman québécois contemporain, sous la responsabilité de Petr Kyloušek, Max Roy et Józef Kwaterko (2006)

Il existe au Nord un parallèle singulier entre des oeuvres de mêmes latitudes qui, sans que les cultures qui les portent aient entretenu quelque contact dans l’histoire, s’appuient sur une même symbolique liée au territoire, au climat et à la nature sans en référer nécessairement de manière réaliste ou figurative. Par exemple, comme l’a démontré la Danoise Lise Taft, l’émergence parallèle d’oeuvres picturales formalistes inspirées de la glace et de l’hiver, chez le groupe des Sept, d’un côté, et les peintres scandinaves, de l’autre, constitue, au début du 20e siècle, un curieux rapprochement entre des cultures qui, outre leur situation géographique, se connaissent peu. Pareillement, le lecteur québécois s’étonne de lire dans le roman Markens Crede du Norvégien Knut Hamsun, lauréat pour cette oeuvre du prix Nobel en 1920, l’histoire d’un couple de colons qui choisit de fuir la civilisation pour établir son domaine dans la forêt de plus en plus au Nord, puisque ce roman, paru quelques mois seulement après que n’a été publié le chef-d’oeuvre de la littérature canadienne-française, Maria Chapdelaine de Louis Hémon, reprend pour l’essentiel la même structures. Tout en rejoignant un imaginaire universel, ces oeuvres arrivent à s’inscrire dans un registre particulier parce qu’elles s’appuient sur un discours qui se définit justement par son caractère à la fois profondément singulier, lié de manière écologique à un paysage imaginaire, tout en reprenant de larges pans d’un discours universel, issu d’une tradition occidentale qui remonte aux textes mythologiques anciens.

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