Article d'une publication
L’écriture géopoétique. De la littérature à la littoralité.
Prise dans son ensemble, la littérature de notre époque laisse, pour dire le moins, beaucoup à désirer. Elle offre le spectacle d’un bric-à-brac confus, en partie triviale, en partie innommable. Les librairies accumulent tout, du moins un moment, sur leurs rayons –les bibliothèques font de même, d’une manière plus permanente. Pour se débarrasser d’une réputation de passéisme poussiéreux, et afin de se sentir «branchées» sur l’actualité, les sections littéraires des universités étudient (selon des méthodes psychanalytiques, sémiotiques, etc. -elles se targuent de leur scientificité) n’importe quoi. Quant au contenu de cette production que j’ai qualifiée de «confuse», «triviale» et «innommable», il consiste en une sorte de soupe psycho-sociologique et sentimentale, que l’on touille consciencieusement en y ajoutant, selon les occasions, diverses doses de couleur locale, se persuadant que l’on fait ainsi oeuvre de culture.
Face à cet état de choses, je reprends sur le rayon «théorie littéraire» de ma bibliothèque les livres de deux auteurs qui ont, chacun à leur manière, fait des propositions pour en sortir: Littérature et révolution de Léon Trotsky et L’Espace littéraire de Maurice Blanchot.