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Le héros québécois entre la découverte et la prise de conscience
L’histoire des Grandes Découvertes est tellement fantastique qu’elle semble faire concurrence au roman. Songeons seulement aux noms donnés par erreur ou par hasard, comme celui des Indiens, de Lachine, Saint-Laurent, de l’océan Pacifique, à cette couverte qui n’en est pas une, à l’or qui à son arrivée en Europe change en pyrite de fer. Si l’erreur est à l’origine de l’Amérique (ou l’Amérique est à l’origine de cette erreur), et si cette «fausse» Histoire se lit déjà comme un roman, combien de liberté de manoeuvre reste-t-il à l’écrivain quand il écrit un roman? Et que reste-t-il de l’imaginaire de la découverte?
Plus généralement, si nous prenons la découverte pour une des métaphores de l’Histoire, comment l’écrivain doit-il s’y prendre pour inscrire l’histoire personnelle sur le fond de la «grande Histoire», celle des dates et des Découvertes? Ce n’est pas précisément du roman historique que nous voulons traiter ici, il s’agit plutôt de faire un lien entre l’Histoire et l’histoire, de découvrir comment l’Histoire peut servir de toile de fond au personnage pour lui permettre de «découvrir un continent».