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Le 11 septembre des poètes du Québec
Œuvre référencée: Royer, Louis (dir.). 2002. Le 11 septembre des poètes du Québec. Montréal, Trait d’union, 250 pages.
Disponible sur demande (Fonds Lower Manhattan Project au Labo NT2)
Présentation de l’œuvre
Résumé de l’œuvre
Le 11 septembre des poètes du Québec rassemble les textes de 122 poètes. Recueillis seulement quelques mois après les attentats de 2001 sous la direction de Louis Royer, les poèmes font acte de mémoire. De manière globale, la poésie qu’on y retrouve aborde explicitement les faits et l’imaginaire du 11 septembre: la représentation des symboles forts (World Trade Center, avions kamikases, les jumpers, etc.) constitue l’angle d’approche privilégié. D’autres auteurs traitent du nouvel ordre politique qui s’installe dans l’année qui suit. Autour de ces questions: l’or noir, les guerres et les différentes formes de terrorismes apparaissent comme des préoccupations récurentes. En somme, c’est un recueil essentiel et incontournable pour quiconque désire s’ouvrir à la parole poétique des Québécoises et Québécois au lendemain du 11 septembre 2001.
Précision sur la forme adoptée ou sur le genre
Recueil de poésie
Précision sur les modalités énonciatives de l’œuvre
Multiplicité des voix: 122 poètes participent à l’ouvrage
Modalités de présence du 11 septembre
La présence du 11 septembre est-elle générique ou particularisée?
Particularisée.
Les événements sont-ils présentés de façon explicite?
De manière globale, les événements sont présentés explicitement. Que ce soit en évoquant les tours jumelles ou les avions, les poèmes de ce recueil sont très explicites à propos des attentats.
Quels sont les liens entre les événements et les principaux protagonistes du récit (narrateur, personnage principal, etc.)?
N/A
Aspects médiatiques de l’œuvre
Des sons sont-ils présents?
Non
Y a-t-il un travail iconique fait sur le texte? Des figures de texte?
Six oeuvres réalisées par photomontage numérique se retrouvent dans le recueil. Christine Palmiéri signe ces illustrations représentant les tours jumelles. Les couleurs sont vives. Grâce au rouge sang et au bleu ciel, Pamiéri souligne dans l’une de ces images l’amalgame entre la dévastation sanguinaire et la paisibilité d’un ciel orné de jolis nuages blancs. Ce ciel revient dans toute la suite d’oeuvres et, malheureusement, ne rend pas adéquatement le rythme que dicte la poésie. Les deux réalisations plus abstraites de Palméri sont mieux réussies, car on arrive à percevoir un point de vue plus personnel de l’artiste. Cependant, les tours jumelles translucides, reproduites pour deux des six tableaux, qui sont placés devant un ciel parsemé de nuages ronds, connotent une certaine légèreté qui détonne avec l’ouvrage poétique en entier. En fait, nous pourrions affirmer que les illustrations de Palmiéri ne figurent pas parmi les atouts du recueil.
Autres aspects à intégrer
N/A
Le paratexte
Citer le résumé ou l’argumentaire présent sur la 4e de couverture ou sur le rabat
Il s’agit des noms des poètes publiés, disposés en deux colonnes.
Intentions de l’auteur (sur le 11 septembre), si elles ont été émises
N/A
Citer la dédicace, s’il y a lieu
Aucune.
Donner un aperçu de la réception critique présente sur le web
- «Le 11 septembre des poètes du Québec»
https://web.archive.org/web/20210616020750/http://voir.ca/societe/2002/09/04/le-11-septembre-des-poetes-du-quebec/ [Page consultée le 3 août 2023]
- «Une poésie ouverte au monde»
https://web.archive.org/web/20100613155759/http://sisyphe.org/spip.php?article116 [Page consultée le 3 août 2023]
Impact de l’œuvre
Impact inconnu
Pistes d’analyse
Évaluer la pertinence de l’œuvre en regard du processus de fictionnalisation et de mythification du 11 septembre
À première vue, les poètes du recueil semblent chercher à inscrire leur voix poétique dans l’ordre réel des choses plutôt que de représenter les événements par un processus de fictionnalisation. Il apparait évident aujourd’hui, plus de dix ans après la parution du recueil, que les poètes contactés pour l’ouvrage étaient encore trop près temporellement de l’événement pour tenter la fiction. En effet, une lecture attentive de nombreux poèmes révèle plutôt un dialogue avec le discours ambiant de l’époque. L’exercice fut donc pour plusieurs poètes l’occasion de se positionner personnellement face au 11 septembre, d’en rendre un témoignage plus intime et moins spectaculaire que dans les médias.
Paradoxalement, si les poètes ont peu recours à la fiction dans leur narration poétique, il y a certes un processus de mythification qui émerge de l’ouvrage. Grâce au lyrisme déployé autour de grandes figures imaginaires, telles que l’Amérique, Allah, Dieu, Babel, etc., la poésie du 11 septembre emprunte aux mythes passés pour les réactualiser. Dans plusieurs cas, ces représentations déployées sont si axées sur l’aspect de contemporanéité aux poètes qu’ils deviennent obnubilés par l’événement, le passé et le manque de perspectives futures. L’avenir incertain du monde plane définitivement au-dessus de ce recueil. Les quelques poèmes qui parviennent à offrir un souffle d’espoir se démarquent du lot et apportent un équilibre fort nécessaire.
Donner une citation marquante, s’il y a lieu
«Si l’idéologie n’est pas absente de ces pages, la poésie y prévaut néanmoins largement, et c’était d’ailleurs la seule consigne de départ. L’unique orientation souhaitée pour ce livre était l’orientation poétique, dans la plus grande liberté créatrice; il ne s’agissait surtout pas de s’enfermer étroitement dans le thème proposé.» (p.8)
– Louis Royer, préfaceur et directeur
Noter tout autre information pertinente à l’œuvre
N/A
Couverture du livre