Entrée de carnet
En guise d’introduction
“With boots”… Référence à une obscure citation de William S. Burroughs, lue quelque part au hasard. Un journaliste lui avait demandé ce que voulait dire “cool”, et ce qui pouvait être considéré comme l’étant. Burroughs avait répondu: “Everything with boots” (ou “Everything that wears boots”, je ne me souviens plus très bien). Il avait ensuite ajouté que si vous ne saisissiez pas ce qu’il voulait dire, c’est que cool, vous ne l’étiez pas.
Dans la littérature américaine, l’histoire du cool recoupe celle du hip: le jazz, la beat generation, la route, les expériences karmiques… L’incarnation du hip, c’est le hipster, la figure du cool par excellence, le véritable existentialiste américain tel que défini par Norman Mailer (“The White Negro”, 1957). Mais soixante ans après Jack Kerouac et les autres, il faut admettre que le hipster n’est plus ce qu’il était. De plus, submergés par les discours médiatiques sur la nouvelle vague hipster, nous avons de la difficulté à saisir les implications de cette étrange filiation de nom. Qu’est devenu le cool? Qui peut encore se revendiquer du hip? Entre John Clellon Holmes (Go, 1952) et le dedrabbit, que s’est-il réellement passé?
Les liens entre l’héritage beat et les hipsters actuels sont complexes et fascinants. C’est en me plongeant dans la culture hipster contemporaine et en remontant le fil temporel de ses manifestations que j’espère éclaircir cette question. Car après tout, pourquoi maintenant? Quelle est la pertinence du hipster au XXIe siècle?
Prochains projets: beaucoup de lectures, des interrogations sur notre relation au temps et quelques investigations sur le terrain, pour y voir plus clair.
BibliographieMailer, Norman. 1957. «The White Negro». Dissent.Holmes, John Clellon. 1997. Go. New York: Thunder’s Mouth Press, 311 p.dedrabbit,. 2006. Manifesto. Northampton (MA): dedrabbit International Artist Collectives, 200 p.