Entrée de carnet
Des distorsions spatiales dans les textes fantastiques
Mon projet de mémoire porte sur les rites de passage, notion issue de l’ethnocritique, et plus particulièrement sur la phase liminaire, dans des nouvelles fantastiques du XIXe siècle français. L’hypothèse principale de mon travail est que, une fois face à un phénomène surnaturel, le protagoniste, qui a au préalable traversé une phase de séparation, effectue des rites et surmonte des épreuves qui, dans un roman naturaliste, lui permettrait de passer à l’étape suivante du rituel, c’est-à-dire à la phase de réintégration. Néanmoins, la mise en contact avec un événement fantastique provoque un déroutement, et enfonce le protagoniste profondément dans la phase liminaire, jusqu’à un point de non-retour. La question du rite peut sembler inadéquate dans le cadre du travail demandé, mais il en est autrement lorsque l’on prend en compte les différentes épreuves et l’environnement qui encadre ces épreuves. Effectivement, lorsque le protagoniste s’enfonce dans la phase liminaire, autour de lui prennent place des distorsions spatiales et temporelles, qui ont une influence sur les actions de ce premier.
Dans le cadre du travail demandé, je pense qu’il serait intéressant en premier de s’attarder aux instances de l’environnement physique qui participent à la propulsion du protagoniste à un point de non-retour dans la phase liminaire (c’est-à-dire à sa transformation complète en personnage liminaire, tel que le définit Marie Scarpa dans son célèbre article éponyme). Ensuite, un autre aspect à explorer serait l’inverse de la première proposition, c’est-à-dire comment est-ce que la transition du protagoniste dans la phase liminaire affecte son environnement. Par exemple, un personnage en situation initiale aura-t-il le même rapport à son environnement qu’à la fin du récit ?