Colloque, 17 mai 2023
L’uchronie comme écriture ruiniforme. L’Après de la catastrophe dans «The Yiddish Policemen’s Union» et «L’Avenir»
Nous n’avons pas attendu la crise climatique actuelle pour appréhender l’effondrement de nos sociétés. Que ce soit la crise démographique théorisée (Malthus, 1798) ou l’effondrement des sociétés du Pacifique et de l’Amérique centrale (Diamond, 2005), plusieurs ont tenté des explications à l’extinction des communautés d’hier. Cet intérêt pour les risques passés et futurs irrigue parallèlement les fictions de fin du monde. Or, dans la profusion de ces effondrements spéculatifs, certaines uchronies proposent de (re)faire communauté après la catastrophe. Il s’agira dans cette communication de lire deux textes – The Yiddish Policemen’s Union (Chabon, 2007) et L’Avenir (Leroux, 2020) – portant sur des communautés nord-américaines marginales pour étudier les formes nouvelles de communautés dans les ruines. Dans les deux cas, l’usage d’un jeu de mises à distance et de clins d’œil permet la lecture d’un cadre de référence partagé que je tenterai d’expliciter comme redevable d’un imaginaire contemporain de la résilience communautaire.
Simon Dansereau-Laberge est doctorant en Études littéraires et en Littératures générales et comparées, respectivement à l’UQAM et à l’Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Il s’intéresse à la notion de jeu et de lecture ludique dans les récits contrefactuels (dont l’uchronie) écrits à partir de 1945. Il a publié à ce sujet un article intitulé «Lire l’uchronie comme un jeu: le cas de Mes vrais enfants de Jo Walton» (2021) publié dans la revue ScriptUM. Il termine l’écriture de son premier roman, une uchronie portant sur l’écologie politique américaine intitulée Green Witches. Son texte «Ça fait du bien, c’est des respirations» est paru au sein du recueil Raconter le chômage (2022) dirigé par Vincent Message (Presses universitaires de Vincennes).